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Méditations. 297

et demanda des explications sur l'âme humaine, sur Dieu, et aussi, sur certains points de théologie, notamment à propos de l'Eucharistie. Descartes répondit atout, avec une complaisance manifeste. Ces objections, numérotées les quatrièmes, sont, dit-il, les meilleures qu'il ait reçues. Aussi il prend son temps : la réponse, annoncée le 4 mars 1641, n'esi envoyée que quinze jours après, le 18 mars; et il attend encore une quinzaine pour envoyer la fin, le 3i mars : il avait été amené, en effet, à s'expliquer sur une question, qui pouvait inquiéter l'orthodoxie de la Sorbonne, la question de l'Eucharistie, et il voulut d'abord consulter les Conciles, au moins celui qui faisait autorité, le Concile de Trente ; plus tard on lui objectera celui de Constance. L'explication qu'il donne, doit rassurer tout le monde, à son avis. Mersenne toutefois jugea prudent de ne point la publier, pour être plus sûr d'obtenir l'approbation de la Sorbonne. Descartes y consentit, bien inutilement d'ailleurs; car on ne. l'obtint pas quand même. Aussi, dans la seconde édition, ne se fit-il aucun scrupule de rétablir le passage supprimé ".

Descartes eût aimé sans doute qu'on s'en tînt aux objections d'Arnauld. Mersenne fut moins bien inspiré, en communiquant en outre les Méditations à Gassend. Notre philosophe ne lui avait point demandé cela, pas plus que de les envoyer à Fermât : il l'avait même défendu pour ce dernier. Mais il comptait sans le zèle de son ami : le paquet était déjà en route

1. i2-t4). Pour la philosophie scolasiii|tic, il cite encore Pierre Lomliard, le « Maître des Sentences » (t. VII, p. 42S, 1. 22, et p 6071.

Chose curieuse, on retrouve ces mêmes noms dans une leitrc de Balzac : « A Monlieur de Siihon, Secrétaire de Monleigneiir le Car- » dinai de Mazarin, le 3 sept. 163!^. » Il lui recommande un W. P. : « C'elt vu Père qui cherche la l'apience par mer (S; par terre, «\ que la » grande réputation i.\ les grands noms ireflilouillent j>oiiit. Il ell bien » plus ami de la vérité, que de Vafquez <!v de Siiarcz, \oire que de Scot iS: » du Maiilre des Sentences. Vous ferez juge de uniies les (peculaiions. » (Les Œuvres de Monfteiir de Bal\ac, MDCLXV, t. I, p. 688.)

a. Tome III, p. ^28, 1. 24-2S ; p. 334, I. 2-5 ; p. 340, I. 17-21 ; p. 349, 1. 4-1 3; p. 416, I. 5-9 ; p. 449, I. 12 i5 ; p. 473, I. 20-22; p. 545, I. .1-12. ViK DE Descartes. 3.S

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