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Méditations. 293

L'ouvrage n'était pas encore imprimé, et Descartes se trouvait un peu embarrassé. II n'aurait voulu qu'une douzaine d'exem- plaires d'abord, qu'on aurait distribués à quelques théologiens de Paris, pour obtenir l'approbation de la Sorbonne, et donner ensuite l'édition. Mais comment être sûr qu'on n'en imprime- rait pas davantage ? Et le libraire pourrait-il en refuser aux curieux qui ne manqueraient pas de le solliciter^? Descartes se méfiait, non sans raison. Il ne voulait pas surtout que les ministres protestants de Hollande en eussent connaissance avant les théologiens de France. Il entendait réserver à ceux- ci la primeur du nouveau traité de métaphysique, les mettre par là tout d'abord dans ses intérêts et se prévaloir ensuite auprès du public de leur autorité. Encore faisait-il des distinc- tions entre les théologiens catholiques. On avait attaqué au Collège de Clermont sa Dioptriquej dans des thèses de fin d'année, en juillet lôSg ; c'était le Collège des Jésuites à Paris, et Descartes s'imagina que toute la Compagnie lui déclarait la guerre^ Il se tourna donc vers la Faculté de théologie, c'est- à-dire la Sorbonne, et comme il connaissait personnellement un des docteurs de cette Sorbonne, le P. Gibieuf, il compta sur lui pour gagner les autres membres et obtenir l'approba- tion de tout le corps'. Le 11 novembre 1640, il envoya donc en manuscrit sa métaphysique, avec les premières objections et réponses, à son ami Mersenne, toujours par l'intermédiaire de Huygens, et avec des instructions précises^. Il proposait comme titre : Meditationes de prima phiiosophia. Une longue

lui-même, mais un maître qui professait la doctrine de Suarez. L'ouvrage de Suarez, Metaphyftcœ Difputationes, parut à Salamanque, 1697 ï Venise, 1610 et 1619 ; Paris, i6o3 et 1619; Cologne, 1608 et 1620; Mayence, 1601, i6i4et i63o.

a. Tome III, p. 102, 1. i3-i6 ; p. 126, 1. 17, à p. i 27, 1. 18, et p. i83- 184 : lettres de juillet et septembre 1640.

b. Ibid., p. io3, 1. 17-27, et p. 206, 1. 17-23 : juillet et 28 octobre 1640.

c. Ibid., p. 184. 1. io-i5; p. 237-238 et p. 238-240. lettres des 3o sept, et II nov. 1640.

d. Ibid., p. 235, 1. io-i3, et p. 241-242 : lettres des 1 1 et 12 nov. 1640.

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