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1649, bien qu’il le trouvât « fort bien fait », écrivait-il ; mais c’était dans une lettre adressée à l’auteur : le moyen de s’exprimer autrement ? Plus tard, Huygens le trouvera, au contraire, « bien mal fait » ; et nous serions plutôt de l’avis de Huygens. Seulement ce portrait, qui n’est pas d’un artiste, mais de quelqu’un qui a bien connu Descartes et qui savait un peu dessiner, a pour nous un double intérêt : il est authentique, et nous en connaissons la date. Nous l’avons donc donné en photogravure, entre les pages 358 et 359.

De même pour un dernier portrait, récemment retrouvé en Suède. En 1906, Gustave Retzius en avisa M. Gaston Darboux, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences de Paris. Puis l’Académie des Sciences de Stockholm fit hommage à celle-ci d’une copie à l’huile, reçue dans la séance du 4 mai 1908, et qu’on peut voir maintenant dans la grande salle de la Bibliothèque de l’Institut. En même temps une photographie de l’original nous fut envoyée pour l’édition de Descartes. Ce portrait aurait été fait à Stockholm, ce qui en fixe la date : novembre ou décembre 1649, ou bien janvier 1650. Ce serait l’œuvre d’un peintre de la reine Christine, David Beck, Hollandais de naissance, mais élève de Van Dyck. (Voir ci-après, p. 545, note f.) Quelques difficultés subsistent bien : Descartes paraît plus jeune, bien qu’il ait près de cinquante-quatre ans, sur ce portrait, que dans le tableau attribué à Frans Hals, qui pourtant serait antérieur. Mais c’est Descartes à la cour, et en représentation, et non plus le philosophe, celui qui dit : Je pense. On s’est même demandé si on n’était pas en présence d’une simple copie du Descartes de Frans Hals, et d’une copie médiocre :