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En 1638, il avait bien eu connaissance d’un autre ouvrage de Mersenne, V Harmonie Universelle, mais parce que son ami Bannius le lui avait prêté ; il ne l’avait donc point reçu». Enfin il ne paraît avoir jeté un regard sur les Méchaniqiies de Gali- lée, publiées par Mersenne en 1634, Q^^ quatre ans après, les derniers mois de lôSS*"; et ce point est important, Descartes ayant déjà rédigé, avant de connaître ce livre, ses pensées sur la statique, au mois de juillet de la même année.

Mais on ne manquait de lui faire tenir d’autres livres, assu- rément d’un intérêt moindre. Ismaël BouUiaud avait publié en i638 un traité de la lumière, de Naturâ Lucis. Dèscartes le reçut par les soins de Saumaise’. Il y vit que la lumière était moyenne proportionnelle entre la substance et l’accident. Cela le fit rire, et il n’en lut pas davantage. II préférera le Philolaûs du même BouUiaud, en faveur du mouvement de la terre . Saumaise, de son côté, lui avait fait cadeau de son livre de l’usure, De Usuris, premier volume en 1638 et second en 1639 : échange de politesses, Descartes lui ayant donné un exemplaire de son propre volume en 1637. Nous avons même la lettre d’envoi de Saumaise, du 22 novembre 1639*. Elle nous apprend que l’opinion si hardie du philologue en faveur d’une usure (modérée, s’entend), opinion naturelle dans un pays de négoce, mais qui heurtait la doctrine et peut-être aussi les habitudes

a. Tome II, p. i5o, I. 16-20 : leure du 17 mai i638.

b. Tome X, p. 573. Compléter le renseignement, t. II, p. 433, de la balance et du levier, par celui-ci encore, t. II, p. 469, de la romaine. Huygens s’était mieux tenu au courant : le 8 sept. 1637, à propos de Mécanique, il parlait à Descartes « de Galilœo, traduit par le P. Mersenne », t. I, p. 397.

c. Tome II, p. 5i-52, et t. X, p. 556-557 : lettres de mars et avril 1638.

d. Tome II, p. 622, et t. X, p. 557 : lettres du i3 nov. et du 30 oct. 1639.

e. Tome X, p. 557-561 : « . . .cette petite littérature qui n’eft pas digne de defchauffer la voftre ». (Page 558, 1. lo-ii.) Huygens eut connaissance de ce mot, dont Descartes aura tiré vanité, et le trouve tout à l’honneur de Saumaise : t. II, p. 641-642.