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tableau est attestée par une note à l’encre, écrite au dos sur le bois, d’une écriture du xviie siècle. La voici textuellement : « C’est le véritable Portrait de Monsieur René Descartes, envoyé par lui-même de Suède à Monsieur l’Abbé Picot, qui a traduit ses Principes de Philosophie en français, lequel en mourant le remit à Monsieur Dalibert, qui a fait venir de Suède les os de Mons. Descartes, & lui a fait efleuer à ses dépens un tombeau à Paris dans l’Église Ste Geneviève. Et après la mort de Monsieur Dalibert mon beau frère, j’ai eu ce portrait en 1671 . Signé : Rollandt P. — N° 401 . » Il est douteux que ce portrait ait été « envoyé de Suède ». Ce ne pouvait être, en effet, qu’à la fin de 1649 ou au commencement de 1650 : or il remonte à une date bien antérieure ; car il représente un Descartes assez jeune encore. Baillet parle d’un portrait du philosophe, que l’abbé Picot avait rapporté de son premier voyage en Hollande, l’année 1642 : voir ci-après, page 75, note b. fin. Ce renseignement du biographe concorde, pour une faible partie, avec l’inscription de notre petit tableau ; celui-ci sans doute aurait été fait quelques années plus tôt. On ne sait qui en est l’auteur : un artiste médiocre, disait Jacquet, et il avait raison. Mais le portrait est curieux, et nous le donnons entre les pages 74 et 75.

Nous avons reproduit encore, pour leur valeur documentaire, deux autres portraits de Descartes. L’un a été dessiné, d’après nature, par Frans Schooten le fils, en 1644 ; il fut gravé pour la traduction latine de la Géométrie, seconde édition, 1659. Le philosophe n’avait pas voulu le voir figurer, de son vivant, dans la première édition en