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278 Vie de Descartes.

au point où elle en était à cette date, ne ménageant pas les épithètes à Stampioen : badin, charlatan =>, etc. Il tint au cou- rant Mersenne, le 1 1 mars, puis le 1 1 juin, où il lui fait part de l'arrêt rendu le 24 mai en sa faveur, Mersenne n'aurait pas douté un instant de la parole de son ami. Mais le petit clan des géomètres hostiles à Descartes aurait encore bien moins douté de la parole de Stampioen, si ce dernier leur avait raconté la chose à sa façon, c'est-à-dire à son avantage propre et au détriment de Descartes. Justement Stampioen eut cette idée : il prépara un écrit en ce sens, qu'on aurait traduit en français, et qui était trop sûr d'avance de trouver bon accueil auprès de quelques-uns à Paris. Mais notre philosophe en fut avisé par Golius*^ (et même cet avis charitable dut dissiper les soupçons que le retard du jugement avait fait concevoir contre lui). Descartes put donc prévenir la manœuvre de Stampioen : il se hâta d'envoyer à Mersenne, le 6 août (ce qu'il n'avait pas encore fait), et le sujet de la gageure, et les deux solutions, celle de Stampioen et celle de Waessenaer, afin que l'on ne prît pas l'une pour l'autre : ce précieux papier, par malheur, n'a pas été retrouvé. Non content de cela, et sans doute pour faire connaître le fond du débat à d'autres encore qu'à Mer- senne, il écrivit tout exprès, à la date du 3o septembre, une solution nouvelle pour un mathématicien dont il avait jadis entendu parler, «il y a vingt ans», par son excellent ami Le Vasseur : il s'appelait Dounot'. Ce Dounot s'intéressait

a. Tome III, p. 5, 1. 3 ; p. .6, 1. 6 et 11. Descartés écrit même une fois, 1, 18 : « ce cherlatan » {sic).

b. Ibid., p. 40-41 et p. 88, 1. 3-6.

c. Ibid., p. 148, 1. 3-17.

d. Ibid., p. ,148, 1. 17, à p. 149, 1. 3.

e. Tome III, p. 187, 1. 17, à p. 188, 1. 2. Voir ci-avant, p. 73, note a. — L'explication remplit plusieurs pages, p. 187, 1. 10, à p. 190, 1. 20. Il est intéressant de remarquer que Descartes abandonne ici sa notation algé- brique, pour reprendre une de celles qui étaient en usage et que suivait Dounot; voir la note de Paul Tannery, p. 196-197. — L'année précé- dente, t. II, p. 5o3, 1. 12-1 5, il avait d'abord reproduit la notation de Dounot : i C — g Q -\- i3N eg. [^288 — i5. Mais il l'avait aussitôt

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