Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/291

Cette page n’a pas encore été corrigée

Polémiques. ^2^3

Géostatique à Descartes nous a valu de celui-ci un « Examen » de la même question, ou un petit écrit de Statique, comme il l'appelle, ou encore de Mécanique, qu'il envoya à Paris, le i3 juillet i638°. Laissant la Beaugrand, notre philosophe reprend le problème pour son propre compte, et le traite selon ses principes.

C'était le second écrit de ce genre. L'année précédente, Huygens, se trouvant à l'armée qui assiégeait Bréda, lui avait demandé, le 8 septembre, un petit traité « sur les fondements » de la mécanique, et les quatre ou cinq engins qu'on y » démontre». II voyait là sans doute un utile complément à la Géométrie un peu abstraite de son ami ; en bon Hollandais, il s'intéressait aux travaux publics et aux machines pour élever les eaux, si nécessaires au pays de Hollande. Descartes lui répondit sans retard, le 5 octobre, par une lettre qui est un véritable traité'; l'autographe, conservé précieusement par Huygens, se trouve encore dans la collection de ses papiers à Leyde. Le philosophe énonce d'abord, brièvement, son prin- cipe; puis il passe en revue successivement la poulie, le plan incliné, le coin, la roue ou le tour, la vis, et enfin le levier. Huit mois après, lorsque Descartes reprit la question pour ses amis de France, après ceux de Hoiiande, il insista davantage sur le principe; il le fit précéder et suivre de considérations propres à l'établir ; il y revint même dans une lettre suivante, du 12 sep- tembre i63S, pour 'expliquer encore, et déclara nettement

a Tome II, p. 222-245 et p. 247, 1. i3-i4'.

b. Tome I, p. 396-397, notamment, p. 396, 1. 25-27. O" lit dans Mer- senne, La Vérité des Sciences, 1625 : « La Mechanique denend de la » Géométrie, d'autant qu'elle parle de la quantité ou grandeur de toutes » fortes de forces mouuantes, de poids, de mouuemens, & de temps. Ses » principaus engins font la balance, le leuier, les moufHeg ou poulies, la » grue, l'engin & tout ce qui s'i raporte, comme lo coin & la vis. Ceus » qui s'exercent en cet art font appelez ingénieurs. Cette fcience nommée » par les Grecs 15 xtôv [Aa-cYavapiôiv [AT|^aviu.âTa)v -zi/vi], l'art de faire des » machines pour éleuer toutes fortes de fardeaus, quelques grans, & » quelques pefans qu'ils foient... » (Page 23o.;

c. Ib'd., p 4^32-435 et p. 435-447.

�� �