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Polémiques. 2^9

France, et de là en Hollande, grâce à un autre cardinal, qui l'avait mandée à Peiresc, le cardinal Barberini, neveu du pape Urbain VIII, il était bienséant de lui faire hommage d'un livre qui donnait une explication de ce phénomène '. Descartes s'en remit de ce soin à Peiresc lui-même. Mais celui-ci vint à mou- rir, cette même année lôSy, le 14 juin, et on ne reçut aucune nouvelle de Rome. Descartes pria Mersenne de s'informer. Le nonce Bologneti oflFrit alors lui-même de faire parvenir de nouveaux exemplaires aux deux éminences. Point de nouvelles encore. Notre philosophe avait quelque raison de s'inquiéter : son libraire de Leyde ayant offert, en lôSy, d'envoyer le livre à un libraire de Rome, celui-ci avait répondu qu'il en voulait bien une douzaine d'exemplaires, « pourvu qu'il n'y eût rien » qui touchât le mouvement de la terre ^ ». Il les reçut donc, mais les renvoya aussitôt en Hollande, ou du moins voulut les renvoyer. Malgré les précautions prises par Descartes, son sentiment intime sur ce dangereux sujet se laissait deviner, et n'avait pas échappé, par exemple, au P. Ciermans, Jésuite et professeur à l'Université de Louvain ".

Dans cette Université catholique. Descartes connaissait au moins un professeur, le médecin Plemp, ou Plempius (Vopis- cus-Fortunatus). Il l'avait vu à Amsterdam jusqu'en i633, et revu tout récemment aux vacances de lôSy*. Cette année, Plempius était « recteur magnifique » : raison de plus de ne

a. Tome II, p. 85, 1. 20-23 ; p. 400, 1. 6-8; p. 464, 1. 16, à p. 465, 1. i : lettres du 3i mars, ii oct. et déc. i638, du 19 juin 1639. Descartes avait connu Bagni à Paris (voir ci-avant, p. g5). Quant à Barberini, il ne donne pas d'autre raison de lui envoyer son livre, que celle qui est rap- pelée ici, et qui suffit : t. II, p. 464, 1. 23. Il est inutile de supposer qu'il l'avait vu autrefois à Rome, sous prétexte qu'il se trouvait en cette ville, lorsque le pape, par un bref du 26 mars i625, nomma son neveu Fran- çois Barberin légat en France. Descartes, assure Baillet sans autre preuve, ne manqua pas d'aller lui rendre aussitôt ses devoirs. (Baillet,

t. I, p. 122-123.)

b. Ibid., p. 565, 1. 6-17 : lettre du 19 juin 1639.

c. Ibid., p. 59, 1. 23.

d. Tome I, p. 401.

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