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Le Monde. i ^ ^

scolastiques, et définit le mot de tendance (ou plutôt le verbe tendre)', qu'il emploie en lui ôtant tout caractère mystérieux ou occulte, et le réduisant à une signification mécanique ou géométrique : un corps en mouvement, qui aurait telle direc-. tion, si d'autres corps ne se trouvaient là qui l'en empêchent. Notons aussi que Descartes procède toujours en mathémati- cien : il expliqué d'abord la nature, puis les propriétés de la Lumière , et les explique démonstrativement. Son explication est donc générale, et vaut selon lui, pour tous les mondes où se retrouvent des conditions semblables.

Son Roman terminé, le philosophe revient sur terre, et reprend pied dans la réalité". Là, malheureusement, le Traité reste inachevé. Des trois chapitres où il développait l'ensemble du monde physique, si l'on en croit le résumé du Discours de la Méthode, le premier seul (chapitre xv) nous a été conservé, et encore incomplètement. Descartes montre que ce Monde que nous voyons, avec son Soleil et ses Etoiles fixes, avec ses Comètes de temps à autre et leurs chevelures ou leurs queues, répond trait pour trait à celui dont il a tracé le schéma, et par conséquent s'explique par les mêmes raisons. L'insistance qu'il met à vérifier sa théorie sur les Comètes en particulier est remarquable. Ces phénomènes frappaient l'imagination des peuples, qui croyaient toujours y voir l'annonce et la menace de grands malheurs ; cette croyance persistera longtemps encore après notre philosophe. C'est pourquoi il jugea bon d'examiner les Comètes scientifiquement, et de montrer qu'elles ne sont rien d'autre qu'un phénomène naturel de toutes façons, en lui-même, dans ses causes, et dans ses effets. Il écarte d'ailleurs les Comètes de notre Terre, et les renvoie bien loin dans les profondeurs des Cieux : il satisfait ainsi et rassure à la fois les esprits.

a. Tome XI, p. 84, 1. 7-16.

b. Ibid., p. 84-103 : Chapitres xiii et xiv.

c. Ibid., p. 104-118 : Chapitre xv.

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