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I20 Vie de Descartes.

même en belle humeur (ou, qui sait, le faisait peut-être aussi songera sa fille, qu'il avait perdue ?) Et nous avons l'écho des réunions de famille, la veille des Rois, par exemple, oii Descartes était invité : on ne buvait pas seulement de la bière du pays, mais aussi d'un bon petit vin de France, venu de

M. d'Estampes, en 1637; M. de La Thuillcrie, en 1641 ; MM. les comtes d'Avaux et de Servien, en 1644. (MS. 17901, f. 543 v.)

En 1645, il quitta six à sept mois la Hollande pour accompagner ceux-ci au Congrès en Westphalie. Le volume MS. 17897 contient, dit-il, les « Lettres que i'ay drelVees eftant Secrétaire de l'Ambaffade Extraordi- » naire pour le Traicté de la paix générale à Munfter, pour M. les Contes » d'Avaux & de Seruien. » La première lettre est du 3i janvier 1645, et la dernière du 24 juin 1645. Brasset écrivit cependant encore une lettre de Munster, le 7 juillet 1645 ; mais la suivante, du 1 1 juillet, est datée de Deventer.

Brasset revenait à La Haye, non plus comme secrétaire, mais comme résident. Le 21 juillet et le 4 août 1645, il présenta des lettres royales, du i3 mai, qui l'accréditaient en cette qualité. Il avait reçu en même temps le titre de « Confeiller d'Eftat priué, & des finances ». (MS. 17897, f. 274, 294, 296, 29g v. ; et MS. 17900, f. 3oo.) Justement l'ambassadeur La Thuillerie était en congé depuis avril 1644; son absence dura jus- qu'au i5 avril 1646. Il resta en Hollande deux années encore; mais le 23 mai 1648, il eut son audience de congé, partit le 3o, et ne fut pas remplacé. Le 8 mai, Brasset avait été accrédité de nouveau comme rési- dent. Lui-même explique ainsi son nouveau rang et ses droits : « ...Vous » fçavez que les Refidens ne font que d'vn degré au defloubs des Ambaf- » fadeurs Ordinaires, que leur fondion dans les affaires efl tout pareille, » & qu'ils parlent couvert aux Princes Souverains, quand ceux-cy fe » couvrent : ce que ie pratique fouuent, quand i'ay audience de M" les Eftats, aiïîz dans vne chaize à bras & doffier comme les Amb », lettre de janvier 1649. (^^- '79° ^- ^o.)

Il n'en était pas beaucoup plus riche. « Si en fuitte de cela les douze » mille francz font bien payez », écrivait-il le 20 mai 1645, « ie patien- » teray dans les fables de Hollande. » (MS. 17897, f. 299 v.) Par mal- heur, les paiements étaient fort irréguliers, et Brasset avait femme et enfants : cinq fils et une fille. Il appelle celle-ci, ainsi que leur mère, ses deux « Brabançonnes ». (MS. 17900, f. 10, et f. 12 v.) Il s'était donc marié à Bruxelles avec une femme du pays, et c'est à Bruxelles également qu'ils avaient eu leur fille, en 1628 au plus tard. Elle avait donc au moins vingt ans. lorsque Descartes fréquenta la maison, surtout à partir de 1647, ce semble. II y trouva un honnête intérieur de famille française à l'étranger; on y avait un vif souci de bien élever les enfants et d'assurer

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