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68 Vie de Descartes.

aperçues autour de Jupiter et que Galilée avait appelées Sidéra Medicea, comme il convenait à Florence, tandis que Tarde, fidèle sujet du roi de France, appellera les taches du Soleil, qui pour lui sont de petites planètes, Astres de Bourbon, Bor- bonia Sidéra. On n'oublia pas ces deux petites étoiles visibles par intervalles autour de Saturne, ni surtout Vénus où l'on constate, à la lunette, les mêmes phases que pour la Lune, tantôt pleinement ronde, et tantôt semblable à «c une faucille lumineuse ». Enfin, sans la moindre gêne ni le moindre scru- pule, à cette date de 1614, on parla de Copernic, et de son hypothèse, de plus en plus probable, du mouvement de la Terre autour du Soleil centre du Monde. Selon Tarde encore Galilée est bien connu en France, et on lit ses livres au Collège de Bordeaux; nous avons vu qu'on ne les ignorait pas non plus à La Flèche, Quel dommage que Descartes n'ait pas eu une conversation du même genre avec Galilée en personne, comme il en eut sans doute plus d'une cependant avec des homnes d'études en Italie et surtout à Rome !

De Florence, si tant est qu'il y passa, il gagna le Piémont. Le connétable de Lesdiguières assiégeait alors la petite place de Gavi, et l'enleva aux Espagnols, le 18 avril 1625, pour le compte du duc de Savoie, allié de la France. Borel veut que Descartes ait assisté au siège de Gavi : c'était presque en effet sur sa route, et il suffisait d'un léger détour. Nous somrries d'ailleurs certains que notre philosophe rentra en France par le Mont-Cenis : lui-même le rappelle plus tard, et indique précisément cet endroit comme le plus propre à mesurer la hauteur des montagnes  ; et dans ses Météores, en 1637, à propos des avalanches, il se souvenait d'avoir vu ce phénomène en franchissant les Alpes au mois de mai, sans

a. Voir ci-avant, p. 66, note a. — « Ce fiege dura près d'vn mois ; car » il fut commancé en la fepmaine S" au mois de mars, & finit cedit iour » dix-huictiefme Auril mil lix cens vingt cinq, & a efté fort afpre. « [Mer- cury francois, t. XI, p. 456-457. MDCXXVI.)

b. Tome II, p. 636, 1. 10-12.

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