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200 Avertissement.

« longtemps inédit, et sur les titres de son auteur à la priorité » d'une découverte dans la théorie des polyèdres ». Surtout Ernest de Jonquières présenta à l'Académie des Sciences, qui le fit imprimer dans ses Mémoires, un travail d'ensemble, dont le tirage à part est intitulé : Ecrit posthume de Descartes. De SoLiDORUM ELEMENTis. Texte latiti {original et revu) suivi d'une traduction française avec notes. (Paris, Firmin-Didot, br., p. 55, MDCCCxc.) Au paravant Enestrom avait publié ce travail dans sa Bibliotheca Mathematica, 1890, n° 2, p. 43-55. La traduction et le commentaire sont fort estimables assurément, mais n'annulent pas le travail semblable de Prouhet en 1860. Disons tout de suite que Ernest de Jonquières n'eut pas l'idée qu'avait eue Prouhet, à savoir que les formules renfermaient des caractères cossiques : il s'en tint aux chiffres 4, 3, et encore 4, de Foucher de Careil, en les interprétant d'ailleurs, quand il le fallait, comme des signes de la racine, du carré et du cube. « Descartes, dit-il (p. 38 de sa brochure, note), voulant » sans doute dérober aux indiscrets les secrets de son analyse, » a laissé au lecteur de son MS. le soin de deviner que les » chiffres 4 et 3 dont il se sert représentent, respectivement, » la première et la seconde puissance du nombre entier et » indéterminé m.. . Plus loin il fera servir le même chifFre_4 » f)Our signifier w'... De la sorte il n'était pas très aisé de » découvrir la clé de ses calculs. » Une revision sérieuse du MS. de Leibniz à Hanovre aurait remis les choses au point : elle n'a point été faite par Ernest de Jonquières, pas plus d'ailleurs que par Prouhet lui-même.

Cette revision nécessaire s'imposait, avant tout, aux nouveaux éditeurs des Œuvres de Deseartes. L'un des deux, Charles Adam, partit donc pour Hanovre, en août 1894, accompagné de son frère, Henri Adam, agrégé de mathématiques. Ni l'un ni l'autre ne connaissaient alors le travail de Prouhet, ou celui d'Ernest de Jonquières, pas plus que les caractères cossiques: bonne condition pour corriger et compléter, dans de labo- rieuses séances à la Bibliothèque Royale, l'imprimé de

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