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De Solidorum Elementis. 259

p. 571-572, publia deux lettres, l'une de Prouhet, Tautre de Mallet, où chacun apporte de nouveau ses raisons sur les passages en question, et où finalement ils ne sont pas loin de tomber d'accord.

Ajoutons que dans le texte]ilatin, déjà passablement fautif, se trouvent des formules qu'une mauvaise lecture avait rendues inintelligibles : plusieurs signes (trois exactement, ceux de la racine, du carré et du cube, 0^, S" et Ct), qui dans le MS. sont en caractères cossiques, avaient été pris pour de simples chiffres, 4, 3, et 4 encore, et imprimés comme tels par Tou- cher de Careil. Prouhet en eut l'intuition, mais sans faire vérifier la chose sur le MS. de Hanovre; il se contenta de substituer aux soi-disant chiffres les notations d'aujourd'hui, tt, n^etn^. « Les caractères, dit-il, que l'éditeur remplace par nos chiflFres » actuels, devaient être les caractères cossiques en usage à la » fin du seizième siècle, et employés surtout par les algébristes » italiens. Tout nous prouve qu'à l'époque où ce morceau a été » composé, Descartes ne connaissait pas l'algèbre littérale de » Viète. » {Repue, de l'Instr. piibl., t. XX, p. 486, col. 2, note I. — Voir ci-avant, p. i 54, note c.)

Trente ans passèrent là-dessus. En 1890, dans les Comptes rendus des Séances de l'A cadémie des Sciences, 20 et 27 janvier, p. 1 10 et p. 169, parurent deux articles du vice-amiral Ernest de Jonquières : Notes sur un point fondamental de la théorie des polyèdres, et sur le théorème d'Euler dans la théorie des polyèdres. C. Jordan signala aussitôt à l'auteur le fragment de Descartes dans le second volume de Foucher de Careil, et Lalannelui indiqua en même temps la note de Prouhet, insé- rée le 23 avril 1860 dans les Comptes rendus. Mais Ernest de Jonquières n'eut pas connaissance de l'étude beaucoup plus importante du même Prouhet dans la Revue de r Instruction publique, i" novembre 1860, où le De Solidorum elementis s& trouve traduit en français. C'est pourquoi lui-même donna, dans les Comptes rendus, 10 et 17 février, et 3i mars 1890, p. 261, 3i5 et 677, trois notes sur ce mémoire de Descartes

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