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Studium BoNiE Mentis, 197

» la Méth. de De/cartes^.) que fon féjour d'Allemagne luy avoit valu » la réputation d'être de la Confrérie des Rofe-Croix. »

{La Viede Monjieur De/cartes, i6gi, t.J, p. 87-91.)

a. Le passage de Nicolas Poisson, prêtre de l'Oratoire, que Baillet rap- pelle dans ces dernières lignes est le suivant :

Obfervation du P. Poisson /wr ces paroles du Discours de la Méthode : « l'eftois alors en Allemagne où l'occajion des guerres, &c. » (Tome VI de la présente édition, p. 1 1 , 1. 3) :

« . . .Je ne puis me difpenfer de dire deux mots fur fon voyage d'Alle- » magne, contre les reproches qu'on luy a fait, d'avoir efté de la Frater- » nité de la RoJe-\Croix. Ses ennemis, à la vérité, n'ont ofé le nommer ; » mais ils parlent de luy dans des termes fi fignificatifs, qu'il faut eftrc » peu informé des particularitez de la vie de M. Defc, comme de fa re- » traite à Egmont & des amis qu'il avoit en France & en Allemagne, pour » ne pas voir que c'efl à luy que s'addreffent ces difcours médifans ; & de » plus, l'explication que donnent quelques perfonnes vivantes à ces fortes » d'écrits, mérite bien que je ne laiffe pas ce lieu fans reflexion. Il eft vray, » de l'aveu mefmede M. Defc. (ainfi qu'on verra un jour imprimé, en cas » que Monfieur Clerfelier veuille faire part au public de quelques fragmens » qui luy reftent encore entre les mains), qu'ayant oiii faire récit de cer- » tains fçavans Allemans qui s'eftoient liez enfemble, afin de travailler fur » la Phyfique, & de faire les expériences qui eftoient neceffaires pour » rendre cette fcience utile à l'homme, il prit refoluiion de les aller cher- » cher. Car eftant alfez difficile de les connoiftre, foit qu'ils fiffent un » myftere de fe tenir ainfi cachez, ce qui les faifoit appeller les Invijibles, » foit qu'ils eulfent crainte que le commerce des hommes apportai! » quelque retardement à leurs eftudes, ou enfin qu'ils eftimaffent, avec un » ancien, que la retraite fuft le premier degré de la fageffe, il les connut » neantmoins, foit par réputation ou autrement, & fçeut fort bien dire » qu'ils n'eftoient que des extravagans, qui avoient fort mauvaife grâce de » fe faire appeller fçavans en toutes chofes, n'ayant que de très foibles » connoilfances, qui n'eftoient capables que d'entretenir leur vanité & » leur prefomption, fans la pouvoir foutenir en hommes dodes. le ne » voudrois point d'autre moyen, pour | juftifier M. Defc, que ce juge- » ment qu'il porte de ces fedtaires, fi ceux qui difent qu'il eftoit du nombre » des Frères de L. R. me rendoient cette jutlice que de me croire, lors » que je le rapporte; mais comme les hommes ne font pas aifez à defa- » bufer, lors que la préoccupation leur tient lieu de raifon, je croy devoir » ajouter encore, qu'il y a peu d'apparence que M. Defc, qui avoit le » gouft trop fin pour eftre amy de ces fortes de vifionnaires qui donnent » tout a TEmpirifme & peu de chofe au raifonnemenr, eût fait alliance & » eût pris lettre de confraternité avec des gens qui eftoient entièrement » oppofez à fa manière d'eftudier. En effet, on peut voir dans un traitté, » imprimé à Frankfort 1618, inutulé Themis aurea, hoc ejï de legibus

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