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Note sur le Problème de Pappus.

propriété que leur équation puisse se mettre sous la forme de l’équation du lieu à 4 n droites.

4. Descartes explique très clairement sa solution pour le premier cas simple du lieu à cinq lignes qu’il a traité ; quant au second, ce qu’il dit est d’une obscurité probablement volontaire, et même inexact, si on le prend à la lettre. Car, supposant le lieu rapporté à un diamètre (soit l’axe des x) et à l’axe conjugué passant par le sommet (l’axe des y) , il dit que les ordonnées y sont égales à celles d’une section conique, dont les abscisses z formeraient, avec les abscisses correspondantes x du lieu, un produit constant, soit m2. C’est-à-dire que l’on aurait :

y2 = 2 pzp/a z2 et zx = m2.

Mais il est clair qu’à moins de supposer nul le terme en z2, l’équation en x et y sera alors du quatrième degré et non du troisième, comme elle doit être pour un lieu à cinq lignes ; que, d’autre part, si la conique est simplement une parabole y2 = 2 pz, l’équation du lieu prendra la forme xy2 = k3 qu’on ne voit pas le moyen de mettre sous celle qui correspond au cas examiné par Descartes.

Il a dû supposer les quatre droites parallèles symétriques par rapport à l’axe des x, et prendre la droite les traversant comme axe des y ; les équations des cinq droites sont alors :

y - a = 0, y + a = 0, y - b = 0, y + b = 0, x = 0,

et celle du lieu :

x (y2 - b2) = m (y2 - a2)

En posant ma2 = b2c, c - m = n, x = c + x’ , on ramène cette équation à la forme y2 = (b2x’ )/(x’ + n).

En posant maintenant x’ + n = n2/z on a y2 = (b2/n) (n - z). On arrive bien ainsi à l’équation d’une parabole ; seulement l’abscisse du lieu n’est pas, comme le dit Descartes, comptée à partir du sommet, mais bien à partir de la rencontre de l’axe des x avec une perpendiculaire, asymptote de deux branches de la courbe.

5. En ce qui concerne l’analyse du lieu à quatre droites, que Descartes a présentée sous forme d’une discussion générale de l’équation du second degré à deux inconnues, on peut remarquer qu’il a omis de considérer le cas où le coefficient de y2 est nul. Il a lui-même reconnu cette omission et l’a signalée dans sa lettre à Debeaune du 20 fév. 1639 (t. II de cette édition, p. 511, 1. 3) ; il y fait déjà probablement allusion le 31 mars 1638 (t. II, p. 84, 1. 7), plutôt qu’au cas que nous avons supposé visé, dans la note sur ce passage.

Paul Tannery.
FIN.