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dans beaucoup d’autres, on reste dans l’incertitude. D’autre part, le manuscrit était-il de la main de Descartes, ou avait-il fait préparer, pour l’imprimeur, des expéditions au net par un ou plusieurs copistes, qui auront pu introduire, plus ou moins accidentellement, des formes de leur propre orthographe, au lieu de celle de Descartes ? Au moins pour la Dioptrique, la copie était d’une main spéciale. Dans ce traité, en effet, tel que le donne l’édition de 1637, domine la forme ceste, tandis que, dans les autres parties de l’ouvrage, cette forme n’apparaît point, et qu’on voit irrégulièrement alterner les formes cette et cete, dont la dernière seule est authentiquement cartésienne, les autographes excluant absolument les deux autres.

En présence de ces difficultés, nous ne pouvions cependant nous résoudre à surcharger le bas des pages de variantes purement orthographiques. C’était absolument sans intérêt, puisque celles que nous avons données dans les volumes de la Correspondance constituent un ensemble de matériaux largement suffisant pour l’étude.

Nous avons donc convenu, tout d’abord, de corriger tacitement les fautes d’impression évidentes, ainsi que les inadvertances grammaticales (singulier pour pluriel, féminin pour masculin, ou inversement), qui devaient plutôt entacher déjà la copie. Nous n’avons pas eu plus de scrupule pour les incorrections de même ordre dans les formules algébriques de la Géométrie.

Nous avons, en second lieu, essayé de régulariser la ponctuation d’après le sens, tout en évitant de la moderniser systématiquement, ce qui est d’ailleurs incompatible avec la coupe des phrases de Descartes. Nous avons, d’autre part, conformé l’accentuation à l’usage du philosophe qui est bien établi[1].

  1. Je dois ajouter, cependant, que, pour la facilité de la lecture, j’ai imprimé régulièrement , adverbe, dans les trois Essais, alors que l’usage le plus fréquent de Descartes est de ne pas mettre l’accent, pas plus que pour la conjonction. De même pour , adverbe ; au contraire, pour à, préposition, l’omission de l’accent n’amène jamais d’hésitation. (T.)