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CDXCl. — Juillet 1647. 69

f. 5y-Sb, p. io(j-i6^). Dans quelques-unes de ces leure^, il esi quesiion ^ de Descarics.

Le i"^' avril 1647, '^^ leiour d'un voyagea Lyon, Thibaut écrivait :

« le cerchay chés tous les libraires la philosophie de mous' des Cartes; » mais ie ne pus la trouuer. Bien trouuay-ie un liuret, intitulé Mcthodus >' philosophiœ cartesianœ^, composé, si ie ne me trompe, par un alleman, w dans lequel ie ne vis que des paroUes ^t iniures contre Cartesius et sa « méthode, sans aucunement reietter ses fondemens, ce qui fut cause que » ie ne l'acheptay pas. A la tin ie rencontray un honneste homme, qui me « fit la taueur de me prester les œuures de mons' des Cartes en iatin, im- » primées a Amsteldam; mais ie n'eus qu'un iour pour le lire. Le dict au- ■> theur taict de belles suppositions; mais il ne les preuue pas, non plus " que la plus part de ses opinions; aussi ne les propose il que pour pures » et simples hypothèses, lesquelles seroint receuables, si par icelles on » pouuoit résoudre les anciennes ditticuliés, sans en faire de nouuelles » beaucoup plus grandes. Ce que i'y treuuc de plus beau, est sa Dioptriquc » et ses Metheorcs, lesquels ie ne pus voir qu'a la hasie. Son traicté de » cœlo est asses aggreable et curieu.x. 11 y a neantmoins beaucoup a redire » dans ses Principes de philosophie, dans ses Méditations et Méthode. »

« Dans la page 35 et 37 , il dict : quantitatem non distingui a substau- » tia corporea. et naturam corporis de prœdicamento substantiœ eonsislere « in extensione. «Les nominaus et quelques autres tiennent quelque chose )' de semblable. Ils sont pourtant plus tolerables que Cartesius, en ce qu'ils i> disent : quantitatem non distingui a re quanta: quantitatem substantiœ » non distingui a subslantia, albedinis ab albedine. En quoy ils saunent » beaucoup mieux le mystère de l'Eucharistie; car si la quantité n'est pas M différente de la substance corporelle, puisqu'apres la conuersion du I) pain et du vin on voit une quantité, quelle sera ceste substance: »

" Dans la page 4r et 4?, il dict qu'il ne se peut absolument donner i> aucun vuide, ce qui n'est pas beaucoup difficile a reietter. Pag. 44 : » hune mundiim siite substantiœ eorporeœ uniuersitatem nullos exten- >i sionis suœ terminas habere. Pag. 45 : plures mundos esse non passe. Ce 1) qu'il ne sçauroit preuuer; car, bien que Dieu ait pu faire tout le monde » cent millions de fois plus grand qu'il n'est, si ne s'ensuit il pas qu'il l'ait » faici tel, et nous n'auons aucunes authorités ni raisons qui nous le per- » suadent. le .sçais bien qu'on ne peut sçauoir la grandeur du scmidia- » mètre du lirniamcnt, puis qu'il n'y a point de parallaxes d'aucune partie ). d'icelluy, par le moyen desquelles nous puissions le cognoistre. Et ie » m'imagine bien qu'il peut estre plus grand que de 14000 semidiametres " terrestres; mais d'asseurer qu'il soit tel ou plus grand, c'est deuiner ou >; auancer une proposition qu'on ne s^■auroit preuuer. Pour ce qui est de

a. C'est le pamphlet de Voei et de Schoock, en 1643.

b. Ces pages, ainsi que les suivantes, sont celles des Principia Philoso- phice, édition latine, Elzevier, 1644.

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