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44 Correspondance. ii, 538-539.

éprouué voftre fecours tres-prompt, tres-vtile & tres- efficace. Le chemin que i'eftime le plus court, pour fortir, que bien que mal, de cette affaire, fi tant eft que Meffieurs les Curateurs ayent tant foit peu d'en- uie de ne me pas entièrement defobliger, c'eft que, fur 5 ce I que ie leur manday que ie n'entens pas le fens de leur lettre, ils pourroient répondre que leur intention n'efl point de condamner mes opinions, ny de bannir mon nom de leur Académie, mais que, pour mainte- nir la paix & l'amitié entre leurs Profeffeurs, ils ont 10 trouué bon de leur deffendre de difputerdorefnauant, dans leurs Thefes ou autres exercices, touchant ce qui efl ou qui n'eft pas en mes écrits, afin qu'ils s'occupent feulement à examiner ce qui efl ou qui n'efl pas vray, plûtofl que ce qu'vn tel a dit ou n'a pas dit; & que, i5 pour les deux Théologiens dont ie me fuis plaint, ils ont eu tort de m'attrihuer des opinions direélement contraires à celles que i'ay écrites, & qu'ils leur en ont fait vne telle réprimande, qu'ils iugent que l'en dois eftre content. C'efl, félon mon auis, toute la 20 moindre fatisfadion que ie doiue auoir d'eux pour y pouuoir acquiefcer, & s'ils m'en veulent donner vn grain de moins, i'aime mieux n'en receuoir point du tout : car ma caufe fera d'autant meilleure, que le tort qu'on m'aura fait fera plus grand. 2 5

Si donc vous approuuez en cela mon opinion, ie vous prie de vouloir prendre la peine de communi- quer le tout à M. BrafTet*, auquel ie n'auray loyfir d'écrire que trois lignes, & d'agir auec luy enuers Meffieurs les Curateurs ou autres, afin que les chofes îo

a. Lettre perdue.

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