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DLXXXVI. — lo Février 1650. 47^

réponses immédiates d'Elisabeth aux lettres de Chanut du 19 février et du 16 avril i65o. Pourtant Baillet cite des lettres d'Elisabeth à Chanut :

« . . .Sa piété {celle de Descartes), qui étoit sincère et solide, mais qui » n'avoit rien d'outré ni de factieux [sic pour fâcheux ?), au sentiment » d'une Princesse trés-éclairée. . . » [En marge : « Elizabeth Palat. lettr. » MS. à M. Chanut du 3/i3 Juin i65o.] » [Ib., II, 5o2.)

« ...Jamais il (Descartes) n'avoit manqué de zélé pour elle {l'Eglise), » mais ce zélé n'étoit ni aveugle ni déréglé. [En marge : Lettr. M S. » d'Elizabeth à Chanut.] >> {Ib., II, 526.)

« La Princesse Elisabeth sa disciple, qui avoit été élevée dans leur com- » munion, c'est-à-dire, dans une secte opposée au Pélagianisme, à l'autre » extrémité touchant la grâce et nôtre liberté, lui donna de l'exercice, lors K) qu'après avoir reçu ce qu'il luy avoit écrit du Souverain Pien, elle » l'obligea, pour nous servir des termes de cette Altesse, de concilier » l'omniscience et la prédestination de Dieu avec le libre arbitre des » Hommes. [En marge : Lettr. MS. d'Elis. de Bohême à Chanut du » i3/23 Septemb. i653.] L'engagement étoit délicat pour un Catholique » environné de Gomaristes et d'Arminiens. Mais il se tira de ce pas d'une » manière purement philosophique", parce qu'il ne vouloit pas se départir » de la résolution qu'il avoit prise, de ne jamais rien produire que les » Théologiens pussent prétendre être sous leur juridiction, selon le témoi- » gnage de la même Princesse. » {Ib., II, 5i5.)

Chanut « A Monsieur Perier, de Stokholm, le 28 mars i65o. Monsieur, » peu de Jours après vous avoir écrit la lettre à laquelle vous m'avez fait » l'honneur de me répondre l'onzième de Mars dernier, nous perdîmes » Monsieur Descartes, d'une maladie pareille à celle que j'avois eu peu » de jours auparavant. Je soupire encor en vous l'écrivant ; car sa doc- » trine et son esprit estoient encore au dessous de sa grandeur {sic pro » candeur), de sa bonté et de l'innocence de sa vie. Son serviteur s'en » allant ne s'est pas souvenu de me laisser le mémoire des Observations » du vif argent, tel qu'il vous fut envoyé. Comme je receus le vostre, je > reveillay cette curiosité, et pensay que, jettant les yeux une fois par » jour en un coin de mon Cabinet, je n'osterois rien à ce que je dois au » service du Roy. J'ai donc commencé à observer depuis le 6 de ce mois; » et considérant que, si ce que vous m'écrivez est vray, toutes nos Obser- » valions seroient vaines, je ne m'en suis pas voulu tenir à cette maxime » que vostre expérience me donnoit : que la température et mouvement » de l'Air ne causoient aucun changement régulier. J'ay adjoûté à mes » Observations du chaud et du froid, sec et humide, trouble et serain, B celle des vents regnans, qu'il me semble que feu Monsieur Descartes » n'avoit pas observé Or je trouve, en vingt-deux jours d'expérience, que » j'ay fait pendant des temps bigearres et changeans, comme cette saison

a. Voir lettre CDXIX, t. IV, p. 352-354-

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