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��Correspondance.

��Page 467, 1. I. — Cette première audience eut lieu le 23 décembre 1649, Chanut n'étant rentré à Stockholm que le 20. En voici un détail curieux :

« M. Chanut, de résident de France en Suéde ayant esté fait ambas- » sadeur en 1649, fut recQU de la Reyne Christine avec toutes les cere- » monics accoustumées dans la première audience qu'elle luy donna en » cette qualité. Mais, doutant s'il se couvriroit en luy parlant, ou s'il » suivroit l'exemple du comte de la Thuillerie qui dcmeuroit tousjours » descouvert devant elle, il prit ce tempérament, lorsque la Reyne luy dit » de se couvrir : Je le ferais, Madame, luy dit-il, afin qu'il parttst davan- » tage que le Roy mon maistre a un ambassadeur auprès de vostre » Majesté; mais, Madame, c'est un prince si poly et si bien eslevé, et » vostre Majesté est si digne d'estre servie, qu'il ne voudrait pas estre en » vostre présence autrement que descouvert, et pour cette raison, je dois » estre au mesme estât. » (Philibkrt di; La Mare, Mélanges historiques et littéraires, MS. 49?, i" vol., 2" partie, p. 128-129. Bibl. de Dijon.)

Page 467, 1. 18. — Le i5 janvier i65o, Chanut écrivait à « Monsieur le » Chancelier », c'est-à-dire à Seguier :

« ... La Reine cependant estudie ardamment, aux heures de son loisir. » J'ay veu près d'Elle a mon retour deux jeunes hommes, enfans de ces » fameux professeurs d'Hollande, Heïnsius et Votius, qui, pour se rendre » vtiles, luy ont donné de l'affection a la poisie [sic) Grecque; mais je » crois qu'elle commence à prendre garde que cette application seroit au- » dessous de sa condition et de son esprit, si elle passoit plus avant dans » ces menues curiositez des critiques, pource que, depuis quelques jours, » elle a mandé en son cabinet M. Descartes pour s'instruire par sa confe- » rence en la Philosophie, en quoy je juge qu'elle trouue beaucoup de » satisfaction, m'ayant dit qu'elle se tenoit heureuse d'avoir pu attirer ce » grand homme près d'elle pour quelque temps... » (Bibl. Nat., fr. 17966, p. 106-107.)

Page 467, 1. 24. — Le 29 janvier i65o, Saumaise fils, qui se trouvait aussi à Stockholm, écrivait « à M. de Flessel, Vicomte de Bregi, Con- » sciller du Roy en ses Conseils » :

« Tout le monde murmure icy hautement du retour que vous deués » faire en ce pays, de la charge que vous y deués avoir, et des François » qui doiuent composer la compagnie des gardes du corps de S. M. Ils » disent que le pays s'emplit d'estrangers, qu'il ne le faut pas soufrir, et » qu'ils périront plustost. Entr'autres dt'ux officiers ont menacé de vous » tuer. Mais ce sont gens qui parlent estants yvres, et aux paroles de qui il » ne faut pas s'arrester. Le susdit m'a dit, de plus, que tous les Sénateurs » s'opposoient a ce que vous eussiés cette charge, et que deux d'iceux » auoient dit que vous auiés donné un mémoire a la Reine pour l'in- » struirc de tout ce qu'elle dcuoit faire a son couronnement, que vous

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