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» qu’il a appris de M. d’Hogheland qu’il luy avoit envoyé à Paris des lettres de Berlin, qui sont celles auxquelles il répond dans cette lettre, et qu’il le prie de les luy renvoyer incessamment. »

Ces lettres de Berlin sont, sans doute, les lettres DXIX et DXXII, p. 194 et 209 ci-avant, ou peut-être seulement la première; car, dans la lettre DXXIX ci-après, Descartes ne parle que de celle du 3o juin comme portée à Paris, et d’autre part il emploie assez souvent le pluriel pour désigner une seule missive.

Le F. Hilarion de Coste (F. H. D. C.) raconte ainsi la fin de Mersenne dans sa Vie du R. P. Marin Mersenne, théologien, philosophe et mathématicien, de l’Ordre des Pères Minimes, (Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1649) :

« ...Il tomba malade le 27 de juillet de l’an mil six cens quarante-huict, d’un abscez que l’on croyoit au commencement une fausse pleurésie. »

« Peu de jours après, voyant que son mal de costé ne diminuoit point, mais qu’il augmentoit de jour en jour, il se disposa à passer de cette vie terrestre à l’éternelle et bien-heureuse : car la mort, qui paroist épouventable à la pluspart des hommes, se présenta à ses yeux avec des beautez et des charmes. Il embrassa généreusement cette fin de sa vie avec toutes lès tendresses de son cœur, l’ayant purifié par une exacte Confession Générale de toute sa vie, qu’il me fit le 5 d’Aoust, feste de Notre-Dame des Neiges : ainsi il se fortifia par plusieurs Communions, par le saint Viatique, et par l’Extrême-Onction, qu’il demanda avec instance, et qu’il receut avec un zèle et une ferveur incroyable. Si bien que, s’estant armé de ces armes divines pour le combat d’entre la chair et l’esprit, et s’estant dépouillé de toutes les affections humaines pour se revestir du seul Jesus-Christ crucifié, il se résolut à cet effroyable moment en parfait Chrestien et en vray Religieux. Le Vénérable Père Jean Auvry Correcteur, et tous les Religieux de ce Convent de Saint-François-de-Paule prez de la Place Royale, qui l’ont assisté les XXXVII jours » qu’il a esté malade, et qui luy ont veu finir sa vie, sont encore dans l’admiration de la force extraordinaire de son cœur. Après avoir dit son intention dans les derniers jours de sa maladie touchant les Livres qu’il avoit sous la Presse, et prié le Supérieur de serrer les Livres défendus qui estoient dans sa chambre, son esprit libre ne pensa plus qu’à s’ouvrir le chemin du Ciel. »

« Ainsi a vécu, ainsi est mort le R.-P. Marin Mersenne, Religieux de l’Ordre des Minimes de Saint-François-de-Paule, le premier jour du mois de septembre, à trois heures après midy, de l’an mil six cens quarante-huit, ayant vécu soixante ans moins huit jours. . . » (p. p. Tamizey de Larroque, p. 29-30 des Correspondants de Peiresc, l’asc. XIX, Paris, Picard, 1894.)