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penſées quelque tems de matiere plus agreable ; & encore que vous ayez raison de dire que ceux qui ſont en grande fortune different dauantage des autres en ce que les déplaiſirs qui leur arriuent leur ſont plus ſenſibles, que non pas en ce qu’ils iouiſſent de plus de plaiſirs, parce qu’il y en a peu qui donnent de vrays obiets à leur plaiſirs ; (mais ſi c’eſtoit de faire du bien au public & particulierement aux perſonnes de merite, vne condition qui en donneroit quantité de moyens, donneroit auſſi plus de plaiſirs que ne pourroient auoir ceux à qui la fortune reſuse cet auantage[1]), ie n’en demanderois iamais de plus grand, que de vous pouuoir teſmoigner en effet l’eſtime que ie fais de voſtre bonté pour

Voſtre tres affectionnée amie à vous ſeruir,
élisabeth.


DXXIII .

Arnauld à Descartes.

[Juillet 1648.]

Texte de l’édition latine, tome II, epist. 5, p. 16-18.


Clerselier ne donne qu’une version française, tome II, lettre 5, p. 23-27, sans nom ni date. L’édition latine n’en dit pas darantage. Mais on trouve la note suivante en marge de l’exemplaire de l’Institut, t. II, p. 23 : « La V du 2 vol., p. 23, est de M. Arnaud

  1. Pour rendre cette longue phrase, non pas plus intelligible (elle l’est suffisamment), mais seulement plus correcte, nous avons ajouté deux signes de parenthèse (l. 7 et l. 11), qui ne se trouvent pas dans la copie MS. ; en outre après le mot plaisirs (l. 6), nous avons remplacé par un point et virgule la ponctuation de cette copie, à savoir un point