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140 Correspondance.

» pour un Philosophe, c'est-à-dire, pour un homme aussi peu intéressé, » aussi peu courtisan, aussi peu connu qu'étoit M. Descartes, et sous les » mêmes prétextes. D'un autre côté nous voyons des lettres de deux dates » fort ditfcrentes. Nous avons remarqué que, par l'expédition des lettres » de Septembre 1647, il tut payé de sa première pension ; et nous verrons » par la suite que ces secondes lettres de l'an 1648, portant création d'une « nouvelle pension, luy furent inutiles par les troubles du Royaume, qui » causèrent la suspension des pensions '. »

« Quoy qu'il en soit, ces dernières patentes du Roy furent accompa- 1) gnées de lettres particulières de ceux qui les luy envoyèrent, par les- » quelles on lui promeitoit encore toute autre chose^que la pension. De i> sorte qu'il écrivit à l'Abbé Picot, le 4 d'Avril,

« Pour luy mcivquev le dejfein qu'il avait de partir au mois de Maj-, & de Je loger, non pas che^ luj-, comme auparavant, t)!ais dans un quartier plus proche du monde que n'ejîoit le sien, vers la rué' faint Honoré ou le fauxbourgfaint Germain. Il le pria de luy faire chercher, dans l'un de ces deux quartiers, un appartement qui pût luy convenir, de la manière qu'était logé f on ami M. de Touchelaj-e, Gentil-homme de Touraine, dont il aurait affe^ aimé le voifmage ; mais fur tout, de faire en forte que les commodit'e;{fe trouvajjéntpour pouvoir être fervi à part & manger feul félon fan ordinaire, ou du moins de ne le joindre qu'avec de trés-honnétes gens, qui n'euffent que luy en penfon. Il mettait d'abord tant de conditions au logement qu'il fouhaitoit, qu'il vid aifément la difficulté qu'il y aurait de le rencontrer tel qu'il le dépeignait. C'efl pourquoy il fe réduifit à ne demander qu'une chambre garnie qui fût proprement meublée S- aJJ'ci honnête pour recevoir ceux qui luy rendraient vif te, avec une autre moindre chambre pour en faire un cabinet oit il put fe retirer pour étudier, £• une garderobbe pour coucher un valet. Son dejfein n'étant pas de s'embarafer de chevau.x ny d'équipage, il manda qu'il ne fe foucioit point de porte cochére, & qu'il n'avait pas befain d'écurie, mais qu'il feferviroit du bénéfice de la chaife pour aller par les rues. »

« L'Abbé Picot trouva ce qu'il demandoit du côté des Théatins, où il » sçavoit que son ami cntendoit volontiers la messe, lors qu'il éioit à » Paris, en quoy il songea principalement aux commodiiez du passage » pour le [ouvre, et à celles du voyage de S. Germain en Lave. Il partit » donc au commencement du mois de may. . . »

(Baillet, II, .139-340.)

a. Baillet ajoute en marge : « Il étoit assez ordinaire en ce téms là de donner deux' ou trois pensions en différens téms à une même personne pour un même sujet. » (II, 339.)

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