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I04 CORRESPONDANCK.

��» l'aris [le piiiicc de Caitli?), c.|ui iDiiniii ;i rapniiucnicni, donnes Iiiy avis ■) de faire faire f'e.\perieiice a ses tiespens sur ijnelque liaiile nioiiiagnc en » donnant cette commission a queii|irini i|ui en soit proclie. (^ar, pour la " grande Dame (jiron vous a dit m'iioiiorer si fort, je ne say qui vous » peut avf)ir tionné celle belle nouvelle ; mais je vous puis asseurer, » i.|ue c'est une vrayc niesjisance, et i|u'il n'y en a aucune dans tout le )) pays, qui songe plus a nioy qu'a un autre. Si est de la bonne et espaisse 1) Marquise d'MUiat iiu'on a entendu pailer, a cause peut estre que je la » visitois quelquefois a C^lermont ei ailleurs, je vous proteste que c'est avec » bien peu de raison qu'on vous en a parlé de la stirte ; car la bonne Oamc « n'aime et ne fait estai que en ceux qui despenseni pour elle et qui ont )) soin de la faire danser et jalller [?j ; car ce sont choses cjui luy plaisent » fort et a quoy elle ne craini personne. Mais de despenser un double » pour ravancenienl des sciences, croycs nioy qu'elle ne se cognoisl point )' a cela, cl qu'il ne le faut point atendre d'elle, u

« Venons maintenant au fait du vuide. J£si-il possible que je ne vous » ayc point encores dit nia pensée la dessus : Il me semble m'en estre expliqué l'esté dernier, et vous avoir dit que je croyois absolument que » le haut du canal estoit vuide pour le moins de tous les cors qui nous » sont connus. Car, qu'il n'y en ait aucun, je ne le puis croire, et me » rens a la raison que M Descartes alcgue pour prouver l'impossibilité » du vuide, que vous pouvés voir en la II part, de ses princip. art. i6; " et jusqucs a ce qu'on y ayt rcspondu comme il faut, je seray absolu- » ment de cette opinion. Mais je vous avoué que je n'ay encores pu rien » trouver d'assés puissant pour me contenter la dessus. »

'( Qu'en dit Robcrval, luy qui admet le vuide absolu ? Je seray ccrtai- » nemcnt de son party, quand il aura satisfait a l'objection de M Des- » cartes contre le vuide, et diray, comme j'ay desja fait au commcncc- » ment, qu'il est vray que la nature abhorre le vuide, mais qu'elle n'a » qu'une puissance finie et terminée pour l'empccher, qui ne s'cstend, n pour le regard du vif argent, qu'a Teslevcr jusques a 2 1/4 pieds ou » environ, et ainsi des autres liqueurs, a proportion de leur pesenteur. » Car tout ce que disent les Peripateticicns pour prouver qu'il y a de » l'air dans le haut du canal, tout cela, dis-je, sont chansons et railleries, » et en un mot, de signalés moyens pour faire voir la futilité de leur reso- » nement. Quant a la raréfaction, ne leur en desplaisc, les bonnes gens » ne seurcnt jamais ce que c'est; et on peut dire que M. Descartes et Il Gassendc sont les premiers qui en ont parlé comme il faut, au moins » de ceux qui sont venus a ma cognoissance ; j'entens, depuis que la Phi- » losopbie d'Aristote est en crédit, car il est certain que beaucoup d'an- » ciens, entre autres Lucrèce, ont eu des pensées la dessus assés scm- I) blables aux leurs, et peut estre que ces Messieurs les ont prises d'eux. « Mon opinion est donc qu'il n'y a point d'air dans le haut du tuyau, •> veu mes'mes que si, comme disent los Peripateticicns, si un peu d'air ■> estoit capable de se raréfier a de si grans espaces, il ne devroit rien

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