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D. — Jj Décembre 1647. 103

» faire vous-mcme cette expérience), je l'ai fait espérer à tous nos curieux » de Paris, et entre autres au R. P. Mersenne, qui s'est déjà engagé, » par les lettres qu'il en a écrites en Italie, en Pologne, en Suéde, en » Hollande, etc., d'en faire pan au,x amis qu'il s'y est acquis par son » mérite. . . »

?" Lettres de Mersenne, postérieures à celle de Descaries du i 3 dé- cembre 1647.

Le 4 janvier 1648, il écrivait à Huygens à la Haye : «. . .Si nous aujons » icy une telle montagne {il vient de parle/- du Pic « Tanarife >>), i"y mon- » terois auec du vif argent et de^ tuyaux, pour voir si le vuide s'y leroit » plus grand ou plus petit qu'icy. Ce qui nous feroit décider necessaire- » ment pour sçauoir la raison de ce vuide, comme vous verrez dans mon » livre d'ohseruations ...» (Œuvres complètes de Cliristiaan Huygens, t. I, p. 77, La Haye, 1888.)

Le 8 janvier 1648, autre lettre (perdue) à Le Tenneur, qu'il croyait toujours à Clermont, et qui envoie de Tours, le 16 janvier, la réponse suivante :

« Mon Révérend Père, »

« Il y avoit desja quelques jours que je commençors a m'estonner de » ce que je ne recevois point des vostres, lorsque celle du 8 de cette » année mcfut rendue. J'y ay d'abord apris la raison pourquoi vous ne » faisiés point et mesmes n'avés point fait aucune réponse a la mienne du » 19 ou 20* Décembre, reconnoissant clairement, par votre discours, que » vous ne l'avés point receuë, puisque vous parlés comme a une per- » sonne que vous croyés encore en Auvergne, encore» qu'il y ayt plus de » 3 mois que j'en suis party [le ij octobre). Vous jugerés par là, que je » ne suis pas maintenant en estât de faire l'expérience du vuide sur la » montagne du Puy-de-Domme. D'ailleurs je vous diray que je pense, » avec Roberval, que cela seroit entièrement inutile et que la mesme » chose se trouveroit en haut qu'en bas. Il est vrai que j'en parle sans sa- » voir ce que je dis; car je vous avoue que je n'ay jamais compris ce que n vous dites du cylindre d'air dans vos Reflexions, ny ce que veulent dire » ceux qui soutiennent que c'est ce qui empêche le mercure de descendre » plus bas qu'a 2 1/4 pieds de la superficie dé l'autre mercure. Il me » semble vous l'avoir desjà escrit cet esté, et je vous confessois encores » franchement ma stupidité la dessus, quoy que j'aye leu et releu ce » que vous en dites, pag. 104 et puis au dernier chapitre, avec le plus » d'atention que j'ay peu : car je vous prie, ou est ce cylindre d'air ima- » ginaire, et comme quoy disent ils qu'il agit au travers d'un tuyau vuide » jj'air? »

« Outre cela, croyés vous qu'il soit fort facile de porter un tuyau de » verre et 20 livres de mercure au haut d'une montagne pareille a celle la? » Certarnement je crains fort de ne pas venir a bout de cette expérience, » lors que je seray dans le pays. Mais, puisque vous avés un Prince a

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