CDXCIX. — ^ Décembre 1647. 9-
que ie les vois bien exprimées en vne langue dont ie me fers ordinairement, encore que ie crois les auoir corn- prifes auparauant .
Mon admiration s'augmente toutes les fois que ie relis 5 les obieéîions qu'on vous a fait, comment il efl pojfihle que des perfonnes, qui ont employé tant d'années à la mé- ditation & à l'étude, ne fauroient comprendre des chofes fï fïmples & fî claires, que la plufpart, en difputant du vray & du faux, femblent ne pas connoître comment il 10 les faut difcerner, & que le fieur Qafendus, qui efl en la plus grande réputation pour fon fauoir, a fait, après l'Anglois^, des obieéîions moins raifonnables que tous les autres.
Cela vous montre combien le monde a befoin du Traité
'5 de l'Erudition, que vous aue-^ autrefois voulu faire. le
fay que vous efles trop charitable pour refufer vne chofe
fi vtile au public, & que, pour cela, ie n'ay pas befoin
de vous faire fouuenir de la parole que vous en aue:^
donnée à
20 Vofîre tres-affeéîionnée amye à vous feruir,
ELISABETH.
Cef.defbreK
Monfeur Defcartes.
a. Thomas Hobbes, auteur des 3*^ objections.
b. C'est-à-dire « ce 5 de décembre» [nouveau stylé), ou « 25 de no- vembre » [ancien style).
��Correspondance. V. ■ |3
�� �