Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

CDXCVIII. — 4 Décembre 1647. çj

le viens de le laijjer tout altéré dedans les hauf^ c?'i\ d'vne reprise de goutte, qui luy ejîropie la 7iiain droicle. Il eji a plaindre dans ces violentes & fréquentes recidiues. Vous ne doubtere^ pas qu'il ne fouhaide ardaviment d'ejîre 5 dans vn climat plus tempéré, & que, pour cette raifon, il n attende auec impatience l'arriuee de/on congé auec celle de M. fonfil':^.

Vous ejles trop bon françois pour ne vous pas inquietter de la maladie du Roy. le vous faicl part des bonnes efpe-

10 rances que Von nous donne d'apprendre bientojl la fuiéle

du bon effeéî d'vne Jïgnee^ qui auoit faid fortir la petite

verolle & lafiebure tout enfemble. Mon Dieu, que cette

fale villaine a ejîé hardie d'attaquer ce corps Angélique!

Mais quoy? les accidens de la nature humaine font au-

1 5 tant pour les Roys que pour les moindres de leurs fuiecl^*.

ïefçay bien que vous ne nous dire:^pas ce qu'efl deuenu

celuy d'Angleterre, puifque ceux qui ont vn intcrejl plus

proche, n'y connoiffent rien eux mefmes. C'efl vne hijloire

dont il fault que le lems donne lumière, & quand iefonge

20 a celle des frères de la Ro:^e-croix, ie m'imagine qu'il

doibt auoir eu part en leur confrairie. Car de s'efuanûyr

d'vne chambre fei'mee & au milieu d'vne garde renforcée

d'infanterie & de caualerie,c'ejl vn cas affe-:^ merucilleux*.

Enfin la couronne de Naples fe va transformant en

2 5 Republique. Les dominations de cette efpece ne doibuent pas en eflre marries, puifque c'efl vne multiplication de conformité?^. Il y a icy des gens qui fpcculent fur tout, & ne trouuent pas a leur goujl que la proteéîion de France y foit réclamée. C'efl neantmoins vn coup de la iuflice de

3o Dieu, qui nous donne de nouueaux moyens pour mettre les

a. Sic pour saignée.

�� �