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} lo OEuvRES DE Descartes.

que j'auois enuie de mettre aux deux dernières parties, & que, par faute d'expériences ou de loifir, je n'auray peut eftre jamais le moyen de les acheuer; afin que celles-cy... ne laijfent pas d'ejîre complètes, & qu'il n'y manque rien de ce que j'aurois creu y deuoir mettre, fi je ne me fuffe point referué à l'expliquer dans les fuiuantes, j'adjou- fteray icy quelque chofe touchant les objets de nos fens. Car jufques icy j'ay décrit cette Terre, & generalemetit tout le monde vifible, comme fi c'eftoit feulement vne machine en laquelle il n'y euft rien du tout à confiderer que les figures & les mouuemens de fes parties ; & toutefois // ejl certain que nos fens nous y font paroiftre pliifieurs autres chofes, à fçauoir des couleurs, des odeurs, des fons, & toutes les autres qualitez fenfibles, defquelles fi je ne parlois point, on 460 pourroit penfer que | j'aurois obmis l'explication de la plufpart des chofes qui font en la nature'.

��i8g. Ce que c'ejl que le fens, & en quelle façon nous fentonr.

C'eft pourquoy il eft icy befoin que nous remarquions qu'encore que noftre amefoit j^nie à tout le corps, elle exerce nsantmoins fes principales fondions dans le cerueau, & que c'eft là non feulement qu'elle entend & qu'elle imagine, mais auflî qu'elle fent; & ce par l'entremife des nerfs, qui font eftendus, comme des filets tres-delie^, depuis le cerueau jufques à /owi« les parties des autres membres, aufquelles ils font tellement attachez, qu'on n'en fçauroit prefque toucher aucune qu'on ne face mouuoir les extremitez de quelque nerf..., & que ce mouuement ne paffe, par le moyen de ce nerf, jufques au cerueau où eft le fiege du fens commun, ainfi que j'ay aflez amplement expliqué au quatrième difcours de la Dioptrique*"; & que les mouuemens qui palfent ainfi, par l'entremife des nerfs, jufques à l'endroit du cerueau auquel noftre ame... eft eftroitement iointe & vnie', luy font auoir diuerfes penfées, à raifon des diuerfitez qui font en eux; & enfin, que ce font ces diuerfes... penfées de noftre ame, qui viennent immédiatement des mouuemens qui font excite\ par l'entremife des nerfs dans le cerueau, que nous &^^e\\on?> proprement nos fentimens, ou bien les perceptions de nos fens.

a. Correspondance, t. V, p. 291, 1. 27,3 p. 292, 1. i3.

b. Voir t. VI de cette édition, p. 109.

c. Correspondance, t. V, p. 3i3, 1. i5, et p. 347, 1. 7.

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