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Principes. — Quatriesme Partie. 239

peuuent eftre de telles | figures, qu'elles entrent en la conipofdion de 344 ces fels; car rieu n'e/} requis à cet effeâ, finon qu'elles fcient affez longues &. roides, fans élire diuifées en branches ; & félon les autres différences qu'elles ont, elles compofent des fels de diuerles efpeces.

70. Quelle différence il y a icy entre les vapeurs, les efprits & les exhalaifons.

Outre les vapeurs qui s'éleuent des eaux, il fort aufli de la Terre intérieure grande quantité d'efprits penetrans €■ corrofifs, & plu- lîeurs exhalaifons g-raffes ou huileufes, & mefme de l'argent vif, lequel, montant en forme de vapeur, amené auec foy des parties des autres métaux...; & félon les diuerfes façons que ces chofes fe niellent enfemble, elles compofent dîners minéraux. le prends icy pour les efprits..., tant les parties des lues corrofifs que celles des fels volatiles, lors qu'elles font feparées l'vne de l'autre, & tellement meuës que la force de leur agitation furpaffe celle de leur pefan- teur. Et bien que le mot d'exhalaifons/o;7 gênerai, je ne le prends neantmoins maintenant que pour lignifier des parties de la matière du troifiéme élément, feparées L^ agitées comme celles des rapeurs on des efprits, mais qui font fort déliées & diuifées en plufieurs bran- ches fort pliantes, en forte qu'elles peuuent feruir à compofer tous les corps gras d'- /t'5 huiles. Ainli, oicore que les eaux, les fucs corro- fifs iS: les huiles \foie)it des corps liquides, il y a neantmoins cette 345 différence que leurs parties ne font que ramper £■ glijjér l'rne contre l'antre; au lieu que ces mefmes parties, lors qu'elles compofent des vapeurs, des efprits, ou des exhalaifons, fiDit tellement feparées & agitées qu'on peut dire proprement .^/r 'elles volent.

7/. Comment leur mejlange compofe diuerfes efpeces de pierres, dont quelqites-vnes font tranfparentes, & les autres ne le font pas.

Et ce font les efprits qui doiuent cllre meus le plus fort pour voler en cette façon ; ce font eux aulFi qui pénètrent le plus aifément dans les petits pores des corps tcrrellres, à canfe de la force dont ils font meus, d'- de là figure de leurs parties, en fuite de quoy ils s'y arreftent & s'y attfichent aulh le plus fort : c'eft pourquoy ils rendent ces corps plus durs que ne font les exhalaifons ny les vapeurs. Au rerte, à caufe qu'il y a grande dilTercnce entre ces trois fortes de fumées que Je nomme rapenrs, efprits S- exhalaifons, félon que leurs

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