Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/520

Cette page n’a pas encore été corrigée

318

��2 22 OEuVRES DE DeSCARTES.

point jointes l'vne à l'autre, & que la matière du Ciel qui couloit autour d'elles ne ceffoit de les agiter, elles ont deu, en s'entrefui- uant & paflant toutes par mefmes chemins, deuenir fort giiffantes & vnies... & fe réduire aux deux efpeces de figures que fay dé- crites... Ou bien celles qui n'ont pu s'y réduire..., ont deu fortir de ce corps D, SiJI elles ont efté plus folides que celles qui y demeuraient, elles font defcenduës vers C ; mais celles qui l'ont ejîé moins, l'ont montées en haut, & la pluÇpanfe font ari-efiées entre B & D, où elles ont feruy de matière pour augmenter le corps E.

40. Comment l'épaiffeur de ce troifiéme corps s'ejl diminuée, en forte qu'il efl demeuré de l'efpace entre luy & le quatrième corps, lequel efpace s'ejï remiply de la matière du premier ".

Car, pendant le jour & l'efté, la lumière & la chaleur du Soleil, qui affiffoient conjointement contre toute vne moitié du corps D, augmentaient tellement l'agitation des petites parties de cette moitié, qu'elles ne pouuoient eltre contenues ^h //jcez/ d'efpace qu'aupara- uaut; de façon que, fe trouuant enfermées entre les deux corps durs C &. E, plulieurs eiloient contraintes de paffer par les pores de ce dernier pour | monter vers B, lefquelles par après, pendant la nuit & encore plus pendant l'hyuer..., defcendoicnt derechef vers D, par le moyen de leur pefanteur, pource que leur agitation efiait moin- tfr<?. Mais plufieurs caufes pouuoient les empefcher... de retourner jufques à ce corps D, & faire que la plufpart fe joignifjfent au carps E : car la lumière & la chaleur, en les agitant lors qu'elles e/toient enfermées entre B & C, les incitoient bien plus à monter, que par après leur pefanteur ne les incitait à defcendre. Et ainfi plufieurs fe failbient des palfages au trauers... du corps E, lors qu'elles mon- toient, qui, n'y en rencontrant point en defcendant, s'arrertoient fur (a luperticie, oii elles feruoient de matiei-e pour l'augmenter. Et mefme quelques-vnes fe trouuoient tellement engagées en fes pores, que, ne pouuant monter plus auant, elles fermoient le chemin à celles qui defcendoicnt. Et enfin c'elloient prefques touf-jours les plus petites, & celles qui auoient des figures plus différentes du commun des autres, qui, pouuant eftre chaflees du corps D par la plus ordinaire adion de la matière fubtile, fe prefentoient les pre- mières pour monter vers E & B, où, rencontrant des parties de ces corps E & B, elles s'attachoient aifément à elles, ou /e diuifoient,

a. Planches XIV et XV, figure i (commencement et tin de la période

décrite).

�� �