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Principes. — Quatriesme Partie. 21

��25. Que leur pefanteur n'a pas touf-jours me/me rapport aiiec leur matière.

Et afin de ne rien oublier, il faut prendre garde que, par la ma- tière celefte ou fubtile, je n'entends pas feulement celle du fécond élément, mais aufll ce qu'il y a du premier meflé entre fes parties; & mefme, outre cela, qu'on y doit comprendre eu quelque façon les parties du troijiéme qui font emportées par le | cours de cette ma- 303 tiere du Ciel plus vite que toute la maffe de la Terre; & toutes celles qui compofent l'air font de ce nombre. Il faut auffi prendre garde que ce qu'il y a du premier élément, en ce que Je comprens fous le nom de vialiere fubtile... , a plus de force à s'éloigner du centre de la Terre, que pareille quantité du fécond, à caufe qu'elle fe meut plus vite; & pour mefme raifon, que le fécond élément a plus de force que pareille quantité des parties du troifiéme qui compofent l'air... Ce qui eft caufe que la pefanteur feule ne futïit pas pour faire con- noiftre combien il y a de matière terreftre en chaque corps. Et il fe peut faire que, bien que, par exemple, vne maffe d'or foit vingt fois plus pefante qu'vne quantité d'eau de mefme groffeur, elle ne con- tienne pas neantmoins vingt fois plus de matière..., mais quatre ou cinq fois feulement, pource qu'il en faut autant fouftraire de l'eau que de l'or, à caufe de l'air dans lequel on les pefe; puis auiïi, pource que les parties terreftres de l'eau, & généralement de toutes les liqueurs, ainfi qu'il a ejîé dit de celles de l'air, ont quelque mou- uement qui, s' accordant auec ceux de la matière fubtile, empefche qu'elles ne foient fi pefantesque celles des corps durs.

26. Pourquoy les corps pefans n'agijjent point, lors qu'ils ne font qu'entre leurs femblables.

11 faut auffife fouuenir quetous les mouuelmens font circulaires..., 304 au fens qui a efté cy-deffus expliqué'; d'où il fuit qu'vn corps ne peut eftre porté en bas par la force de fa pefanteur, fi au mefme infiant vn autre corps, qui occupe autant d'efpace & foit toutefois moins pefant, ne monte en haut. Et cela efl caufe que les plus hautes parties de l'eau, ou d'vne autre liqueur, qui eft contenue en vn vafe, tant grand & tant profond qu'il puiffe eftre, n'agiffent point

a. Dans le présent article.

b. Voir Correspondance, t. V, p. 388.

c. Partie II, art. 33, p. 8i.

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