Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/505

Cette page n’a pas encore été corrigée

/J>.

��Principes. — Quatriesme Partie. 207

��Quelles font les principales aâ ions par le/quelles ces corps ont ejlé produits. Et l'explication de la première.

��Et je tafcheray d'expliquer icy en quelle forte tous ces corps ont dcu eltre produits ; mais il elt befoin que je die auparauant quelque chofe de trois ou quatre des principales actions qui ont contribué à cette production. La première confifte au mouuenient des petites parties delà matière du Ciel, confideré en gênerai. La féconde, en ce qu'on nomme la pefanteur. La troifiéme, en la lumière. Et la quatrième, en la chaleur. Par le mouuement des petites parties delà matière du Ciel en gênerai, j'entens leur agitation continuelle, qui elt fi grande, que non feulement elle fuffit à leur faire faire vn grand tour chaque année autour du Soleil, & vn autre chaque jour autour de la Terre, mais auffi à les mouuoir cependant en plufieurs autres façons. Et pource que, lors qu'elles ont pris leur cours vers quelque colté, elles le continuent touf-jours autant qu'il fe peut en ligne droite..., de là | vient qu'ellant méfiées parmy les parties 293 du troifiéme élément, qui compolent tous les corps de cette plus haute région de la Terre, elles produifent plufieurs diuers eflets, dont je remarqueray icy trois des principaux.

16. Le premier effet de cette première aâion, qui ejl de rendre les corps tranfparens.

Le premier eft qu'elle rend tranfparens tous les corps... liquides qui font compofez des parties du troifiéme élément, qui font [\ petites & en fuiltefi peu prejfées, que celles du fécond peuuent palier datons coltez autour d'elles. Car, en palfant ainfi entre les parties de ces corps, &, ayant la force de leur faire changer de fituation, elles ne manquent pas de s'y faire des pafi'ages qui luiucnt en tous fens des lignes droites, ou du moins des lignes qui font auiïi propres à tranfmettre l'action de la lumière que les droites, 6 ainfi de rendre ces corps tranfparens. Auffi nous voyons, par expé- rience, qu'il n'y a aucune liqueur fur la Terre, qui foit pure & com- pofée de parties allez petites, laquelle ne foit tranfparente. Car pour ce qui elt de l'argent vif, les parties font fi grofi'es que, Je pref- faiit trop fort l'vne l'autre, elles ne permettent pas à la matière du fécond élément de palier de tous coltez autour d'elles, mais feule- ment à celle du premier. Et pour ce qui elt de l'ancre, du lait, du fang, ou autres femblables liqueurs qui ne font pas pures £■ funples, il y a en elles | des parties fort irrojfes, dont chacune coiupofe un 294

�� �