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Principes. — Troisiesme Partie. 191

raj'ons... qui la forment n'ont point alors affez de force... Puis en particulier touchant les Elloiles fixes, il faut remarquer que, d'au- tant qu'elles ont leur lumière en elles mefmes, & ne l'empruntent point du Soleil, s'il paroilToit quelque cheuelure autour d'elles, il faudroit qu'elle y furt également éparfe de tous coftez, & par confe- quent aufli fort courte, aiufi qu'aux Comètes qu'on nomme Rofes; mais on voit véritablement vne telle cheuelure autour d'elles, car leur figure n'eft point limitée par aucune ligne qui foit vniforme, & on les voit enuironnées de rayons... de tous codez; & peut-eftre aufli que cela eft la caufe qui fait que leur lumière eft fi eftincelante ou tremblante, bien qu'on en puiffe encore donner d'autres raifons. Enfin, pour ce qui eit de lupiter & de Saturne, je ne doute point qu'ils ne paroiffent auflTi quelquefois auec vne telle cheuelure..., aux païs où l'air tù. fort clair & fort pur; & je me fouuiens fort bien d'auoir leu quelque part, que cela a eflé autrefois obferué, bien que je ne me fouuienne point du nom de l'autheur. Outre que ce que dit Ariftote, au premier des Météores, chap. 6, que les Egyptiens ont quelquefois apperceu de telles cheuelures autour des Eftoiles, doit, je croy, pluftoft eftre entendu de ces Planètes, que non pas des EJioiles Jixes; & pour ce qu'il dit, auoir | veu luy-mefme vne cheue- 268 lure autour de l'vne des Eftoiles qui font en la cuifle du Chien, cela doit eftre arriué par quelque vzivz&Àon extraordinaire qui fe faifoit en l'air, ou pluftoft par quelque indifpofition qui eftoit en fes yeux : car il adjoufte que cette cheuelure paroifloit d'autant moins, qu'il la regardoit plus fixement...

140. Comment les Planètes ont pu commencer à Je mouuoir '.

Apres auoir ainfi examiné tout ce qui appartient aux Comètes, nous pouuons confiderer eu mefme façon les Planètes, & fuppofer que l'aftre N eft moins folide, ou bien a moins de force pour continuer fon mouuement en ligne droite, que les parties du fécond élément qui font vers la circonférence de noftre Ciel, mais qu'il en a quelque peu plus que celles qui font proches du centre oit ejl le Soleil. D'où il fuit que, fi toft qu'il eft emporté par le cours de ce Ciel, il doit continuellement defcendre vers fon centre, jufques à ce qu'il foit paruenu au lieu où font celles de fes parties, qui n'ont... ny plus ny moins de force que luy à perfeuerer en leur mouuement...; & que,

a. En marge : « Voyez la planche 3, en la pag. 263. » Cf. p. 184 ci- avant, notes a et c. — Planche III.

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