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Principes. — Troisiesme Partie. 109

traire à plufieurs obferuations qui ont efté faites depuis \ peu % & 133 particulièrement aux changemens de lumière qu'on remarque fur Venus, femblables à ceux qui fe font fur la Lune, je n'en parleray pas icy dauantage".

77. Que celles de Copernic S de Tycho ne différent point, fi on ne les confidere que comme hypothefes.

La féconde eft de Copernic, & la troifiéme de Tycho Brahe : lefquelles deux, en tant qu'on les prend feulement pour des fuppo- fitions, expliquent également bien les phainomenes, & il n'y a pas beaucoup de différence entr'elles. Neantmoins celle de Copernic me femble quelque peu plus fimple & plus claire; de forte que Tycho n'a pas eu fujet de la changer, fmon pource qu'il effayoit d'expliquer comment la chofe eftoit en effet, & non pas feulement par hypothefe.

18. Que par celle de Tycho on attribué en effet plus de mouuemcnt à la Terre que par celle de Copernic, bien qu'on luy en attribué moins en paroles.

Car d'autant que Copernic n'auoit pas fait difficulté d'accorder que la Terre eftoit meuë, Tycho, à qui cette opinion fembloit abfurde & entièrement éloignée du fens commun, a tafché de la corriger; mais, pource qu'il n'a pas aflez conlideré quelle eft la vraye nature du mouuement, bien qu'il ait dit que la Terre eftoit immobile, il n'a pas laifl'é de luy attribuer plus de mouuement que l'autre.

19. Que je nie le mouuement de la Terre auec plus de foin que Copernic,

& plus de vérité que Tycho.

C'éft pourquoy, fans eftre en rien différent de ces deux, excepté en cela feul, que j'auray plus de foin que Copernic de ne point

a. En marge de l'exemplaire annoïc : « Comme, enir'autres, que Mars nous paroist plus proche que le Soleil, et que Venus ei Mercure nous paroissent plus éloignez que le Soleil : ce qui ne seroit point, si l'hypo- thèse de Ptolemée estoit vraye. De plus, les différentes faces {lise^ phases) qu'on a obseruées sur Venus comme sur la Lune, qui nous paroist cornue, tantost en croissant, tantost en son decours, et qui nous paroist presque plaine quand le Soleil est entre elle et nous, et par conséquent plus éloignée de nous que le Soleil, font voir que l'hypo- thèse de Ptolemée n'est pas véritable. >• (Note MS.)« De Marte(!) sub Sole viso. Imprimé en Hollande. » lIdem.)\oii: la Note II ;i la fin du volume.

b. Voir Correspondance, t. V, p. 386.

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