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Principes. — Préface. i i

duire la connoiffance de toutes les autres chofes qui font au monde : c'eft pourquoy il me refte icy à prouuer qu elles font telles; & il me femble ne le pou- uoir mieux qu'en le faifant voir par expérience, c'eft

5 à dire en conuiant les Ledeurs à lire ce Liure. Car encore que je n'y aye pas traitté de toutes chofes, & que cela foit impoffible, je penfe auoir tellement ex- pliqué toutes celles dont j'ay eu occafion de traitter, que ceux qui les liront auec attention auront fujet

10 de fe perfuader qu'il n'eft point befoin de chercher d'autres Principes que ceux que j'ay donnez, pour paruenir à toutes les plus hautes connoilTances dont i'efprit humain foit capable; principalement fi, après auoir leu mes écrits, ils prennent la peine de confi-

1 5 derer combien de diuerfes queftions y font expliquées, & que, parcourant auffi ceux des autres, ils voyent combien peu de raifons vray-femblables on a pu (22) donner, pour expliquer les mefmes queftions par des Principes differens des miens. Et, afin qu'ils entre-

2o prennent cela plus aifement, j'aurois pu leur dire que ceux qui font imbus de mes opinions ont beaucoup moins de peine à entendre les écrits des autres & à en connoiftre la jufte valeur, que ceux qui n'en font point imbus; tout au contraire de ce que j'ay tantoft

25 dit de ceux qui ont commencé par l'ancienne Philofo- phie, que d'autant qu'ils y ont plus eftudié, d'autant ils ont couftume d'eftre moins propres à bien ap- prendre la vraye.

l'aurois auffi adjoufté vn mot d'aduis touchant la

3o façon de lire ce Liure, qui eft que je voudrois qu'on le parcouruft d'abord tout entier ainfi qu'vn Roman, fans

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