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îi4-2>5. Quatrièmes Objections, 167

' 283 jiouv vue l'erité \ Ires-conjlante, à Içauoir que rien ne peut eftre en luy, en tant qu'il elt vne choie qui penl'e, dont il n'ait connoilTance. Car par ce mot, en luy, en tant qu'il ell vne chofe qui pcnfe, il n'entend autre chofe que fou efprit, en tant qu'il eft diftingué du corps. Mais qui ne void qu'il peut y auoir phijieurs clio/es en l' efprit, dont l'efprit mefne n'ait aucune connoijfance ? Par exemple, l'efprit d'vn enfant qui eft dans le ventre de fa mère, a bien la vertu ou la faculté de penfer, mais il n'en a pas connoijfance. le pajfe fous filence vn grand nombre de femblables chofes.

��Des choses qui peuuent arester les Théologiens.-

Enfin, pour finir vn difcours qui n'efl defia que trop ennuyeu.x, le veux icy traitter les chofes le plus briéuement qu'il me fera pojjible, & à ce fiijet 7non dejjein ejf de marquer feulement les difficulté^, fans m'arefler a vne difpute plus exaâe.

Premièrement, ie crains que quelques vus ne s'ofenfent de cette libre \ façon de philofopher, par laquelle toutes chofes font réuoquées en doute. Et dei'raj- noftre auteur mefme coufejfe, dans fa Méthode, que cette j'oj-e ejl dangereufe pour les foibles efpris ; i'auoùe néant- 284 moins qu'il tempère vn \ peu lefujet de cette crainte dans l'abrégé de fa première Méditation.

Toutesfois ie ne fçaj- s'il )ie feroit point à propos de la munir de quelque préface, dans laquelle le lecîeur fujt auerti que ce n'efl pas ferieufement & tout de bon que l'on doute de cea chofes, mais ajin qu'ajant pour quelque temps mis à part toutes celles qui peuuent donner le moindre doute, uu, comme pa>-le nq/lre auteur eu vn autre endroit, qui peuuent donner à noitre efprit vne occafion de douter la plus hyperbolique, nous voj-ions fi, après cela, il n'y aura pas moyen de trouuer quelque vérité qui foit fi ferme d- fi affurée, que les plus opiniaflresn'en puijfent aucunement douter. Et aufi'i, au lieu de ces paroles : ne connoiffant pas l'auteur de mon origine, ie penjerois qu'il vaudrait mieux mettre : feignant de ne pas connoiilre.

Dans la quatrième Méditation, qui traite du vray & du faux, ie voudrais, pour plufieurs raifons qu'il feroit long de raporter icj', que Monfieur Des-Carles, dans fou abrégé, ou dans le tijfu mefme/ de. cette Méditation, auerlifl le lecleur de deux chofes.

La première, que, lorfqu'il explique la caufe de l'erreur, il entend principalement parler de celle qui fe commet dans le difcernement du

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