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ji Correspondance.

fion au preiudice de fon A(lteffe). Car ie penfe pou- uoir démontrer, par vne raifon de mechanique trez certaine, que ces pierres, tant grofles quelles foyent, doiuent auoir changé de place & s'eftre auancées vers Geertruydenberg, parce que la terre s'y trouue plus 5 baffe que vers l'autre codé, ou il dit qu'elle commence a fe feicher. Et peut eftre qu'eftant fur les lieux, & y confiderant les diuers cours des eaux de ce lac, on pourroit defchiffrer la raifon pourquoy chaque pierre a plus ou moins changé de place ; car ie ne doute 10 qu'elles n'ayent changé, en tant quelles manquent a s'accorder auec les mefures des Arpenteurs, lefquels ne fçauroyent auoir gueres failly, parce qu'ils les ont prifes endiuerfes façons. Et ce qu'on allègue, touchant la declinaifon de l'aymant 3 , n'a aucune force; car on i5 a corrigé toufiours dans les Bouffoles, & bien qu'elle euft efté autre il y a $o ans qu'elle n'eft a prefent, les Bouffoles d'alors n'auroyent pas laiflé de montrer le Nord au mefme lieu que font celles d'auiourd'huy. Mais ie n'ofe encore rien affeurer de tout cecy, parce 20 que ie n'en ay qu'vne trop légère inftru&ion ; ie puis feulement dire que ie feray preft, en tout temps & a toutes heures, pour aller fur les lieux & faire tout ce qui me fera poflible, pour tafcher de rendre quelque peu de feruice a fon A(lteffe), & que ie le tiendray a vn i5 extrême bonheur, fi i'enfuis capable.

le n'ay iamais fait de traité de l'aymant ; mais la troifiefme partie de ma philofophie, que i'efcris en latin, en contient les principes b , & i'en explique les

a. Cf. t. III, p. 46, 1. 5.

b. Principia Philosophie, pars tertia, LXXXVII et sqq.

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