Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/677

Cette page n’a pas encore été corrigée

Addition?. àoj

��encore, à moins que Bruno ne s'en fût chargé, comme il avait fait sans doute pour le cardinal Mazarin par exemple, dont la réponse est datée de Paris, i3 aoust 1644). Voici la lettre de Mersenne :

« Monsieur, » J'avoy escrit ma dernière lettre pour vous dire Adieu, lors que j'ay » reeeu vostre excellent livre, qui m'a faict recommencer et reprendre de » nouvelles brisées, puis que ce présent m'y convie, qui contient quasi » tout ce qui est dans la nature, et partant pour lequel il me faudroit em- » ployer toutes les créatures pour vous en remercier. Je vous assure que. » si j'avois autant de Génie à la Poésie que vous, je mettrois toute la » Physique de M. des Cartes en vers, comme Lucrèce a faict celle de » Democrite, mais avec plus de grâce. Car je vous imiterois : c'est à dire » j'en ferois une partie en vers Héroïques, d'autres Saphiques. d'autres » Iambiques, etc., selon le caprice qui me prendroit. Si tost que je l'eu » receu, le S r de Gastines, le père, homme de bon esprit, trouva l'epi- » gramme gentil à l'ouverture du livre, où vous descrivez la iemme noire » soubs son voile, et fut ravi, aussy bien que moy, de la préface admirable » de M' Barlasus. Je vous donne à penser, comme je vay dévorer et lire et » relire tous vos vers, qui ont le sel de Martial et la richesse des odes » d'Horace. Au reste, les vers escrits de votre main, au commencement de » vostre livre, m'obligent encore plus que tout le livre, puis qu'ils me » donnent le droit de vous estimer mon frère, quoy qu'il soit bien plus à u propos de renverser et mettre le maximus pour vous, que l'on vous » donneroit malgré vous, puis que vous y obligez par tant de tiltres. Je » croyois y trouver des vers Italiens, Flamens, Grecqs et François, » comme l'on m'avoit escrit de la Haye, mais j'ay esté trompé: peut-estre » les avez vous faict mettre en un volume séparé. Si vostre Muse des- » crivoit un siège, un secours, et une prise de ville, je croy que l'on au- » roit grand plaisir à la lecture de tels vers. Mais cela est, peut estre, de » trop longue haleine. Ne vous forcez en rien, ce qui est plus naturel sera » plus beau. M. Mersenne. XX April 1644. »

Mersenne fait allusion, dans sa réponse, à quelques vers que Huygens avoit écrits de sa main en tête de l'exemplaire qu'il lui envoya en 1G44. Ces vers furent imprimés en tète de la seconde édition, en i655, avec d'autres du même genre, sous ce titre : Momentorum InscriptiuncuUv Autoris. Ils sont dédiés : Ad Marinum Mersennum, ordinis Minimorum, et commencent ainsi :

« Maxime de Minimis, magnum cui litera nomen » Lecta, cui majus litera scripta dédit. . . »

Si la première édition des Momenta desultoria de Huygens, en 1Ô44. ne contenait qu'une pièce de vers à l'adresse de Descartes, il n'en tut pas de même de la seconde édition, en 1 65 5 : Momenta desultoria, edilio

�� �