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Additions. 65 1

��pour des mensonges, des injures gcossières, des excitations à querelles et séditions, des diffamations de diverses personnes, des censures indécentes contre les grands; qu'il mépriserait le Haut Pouvoir, serait hypocrite, opiniâtre, vindicatif, exercerait une tyrannie sur ses collègues et cherche- rait à se mettre au-dessus de tous les hommes, serait cause de séditions qui auraient eu lieu sous son rectorat de l'Académie et continueraient encore dans la république ; que, de plus, il exhorterait le gouvernement de cette Ville à procéder contre lui, Descartes, et à le condamner, en tant qu'il a blâmé ledit gouvernement d'avoir interdit de vendre dans cette Ville une réponse de Regius à certaines thèses, quoique tout le monde sût bien que cette réponse était honnête cl modérée.

De tout ce qui précède, MM. du Vroedschap ayant eu connaissance, et pour autant que l'innocence de D. Voetius était notoire à quiconque le connaissait bien, ils avaient, le t? juin dernier, par publication après une sonnerie de cloches, fait savoir audit Des Cartes qu'il eût à se présenter en cette Ville dans le délai des trois semaines courant d'alors, sous garantie de libre accès et recès, pour établir comme vrai le contenu des deux lettres précitées, en tant qu'il le jugerait utile à ses intentions. Sur quoi ledit Des Cartes, dans sa missive du 6 juillet suivant, a écrit, entre autres choses, auxdits MM. du Vroedschap que son dernier imprimé, dont la suscription est Epistola Renati Descartes ad celeberrimum virum etc.. est rédigé de telle façon que les preuves requises pour vérifier ce qu'il a écrit de cet homme, s'y trouvent partout, en tant qu'on peut les exiger de lui raisonnablement, et que, dans cette vue, il a laissé de côté différentes de ses actions qui lui étaient connues, pour n'être pas tenu à en fournir des témoignages ; disant, entre autres, dans la même missive, que le Vroed- schap, considérant ce qu'il a écrit à ce sujet, trouverait qu'avec la défense légitime de son honneur, il avait particulièrement cherché à procurer le bien commun et à assurer la dignité de ladite Ville et Académie. Laquelle missive ayant été d'abord lue et examinée par MM. du Vroedschap, leurs Exe. l'ont fait voir et examiner, comme de raison, avec les deux autres visées dans la publication préalable, par leurs Exe. Commissaires et autres personnes impartiales, du rapport desquels il s'ensuit que ledit Des Cartes se plaint à tort d'avoir été offensé au plus haut point par D. Voetius, puisqu'il n'en produit pas la moindre preuve, mais seulement tire des conséquences de fausses présuppositions, et fonde sur des conjectures incertaines et des présomptions erronées son accusation contre D. Voetius d'être auteur, fauteur, correcteur ou coopérateur de différents écrits, par lesquels ledit Descartes prétend être offensé. D'autre part, il a paru à leurs Exe. être controuvé et nullement véritable que ledit Des Cartes eût contre D. Voetius une cause quelconque de le blesser si énormément dans sa bonne renommée et réputation ; que plutôt il lui a plu d'agir à la façon des Jésuites, dont on sait qu'il a été l'élève, et qu'il les a toujours grandement révérés et honorés ; qu'il n'a, à l'appui de ses vilaines et mé- chantes diffamations et injures, apporté aucune preuve que des ouï-dire

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