Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/584

Cette page n’a pas encore été corrigée

(jo Correspondance. i, iss.

femblant de fçauoir ce qu'ils ignorent. le croy aufli que ce qu'ils difent de la refurredion des fleurs par leur fel, n'eft qu'vne imagination fans fondement, & que leurs extraits ont d'autres vertus que celles des plantes dont ils font tirez. Ce qu'on expérimente bien 5 clairement, en ce que le vin, le vinaigre & l'eau de vie, qui font trois diuers extraits qu'on peut faire des mefmes raifins, ont des goufts & des vertus fi di- uerfes. Enfin, félon mon opinion, leur fel, leur fouffre & leur mercure ne différent pas plus entre eux que 10 les quatre Elemens des Philofophes, nv gueres plus que l'eau diffère de la glace, de l'écume & de la neige; car ie penfe que tous les corps font faits d'vne mefme matière, & qu'il n'y a rien qui fafle de la diuerfité entr'eux, finon que les petites parties de cette matière 1 5 qui compofent les vns, ont d'autres figures, ou font autrement arrangées, que celles qui compofent les autres. Ce que i'efpere que voftre Excellence pourra voir bien-toft expliqué allez au long en mes Principes de Philofophie, qu'on va imprimer en François \ 20

le ne fçay rien de particulier touchant la généra- tion des pierres, finon que ie les diftingue des mé- taux, en ce que les petites parties qui compofent les métaux font notablement plus groffes que les leurs ; & ie les diftingue des os, des bois durs, & autres par- 25 ties des animaux ou végétaux, en ce qu'elles ne croif- fent pas, comme eux, par le moyen de quelque fuc qui coule par de petits canaux en tous les endroits de leurs corps, mais feulement par l'addition de quelques

a. Art. 200-203 de la IV* partie. La traduction française paraîtra en 1647. Voir ci-avant p. 563-564, lettre CDLVlH,

�� �