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^62 Correspondance. m, 316.5 i 7 .

femble aufïi fort iniufte de dire que ma règle ne s'ac- corde pas à l'expérience, à caufe. que l'expérience monftre que ce que i'en ay excepté, en doit eftre véri- tablement excepté ; & de m'accufer d'auoir failly, pource que ie n'ay pas fuiuy les chemins par lefquels 5 il s'eft égaré

Pour la difficulté que vous trouuez dans l'article 1 5 j de la quatrième partie de mes Principes, i'ay tafché de l'ofler par l'article $6 de la féconde partie, où ie prouue qu'vn corps dur, tant gros qu'il foit, peut eftre 10 déterminé à fe mouuoir par la moindre force, lors qu'il eft enuironné tout autour d'vn corps fluide. Comme icy les aymans O & P font enuironnez d'air, & la force qui les détermine à s'approcher l'vn de l'autre, eft que l'air qui eft entr'eux deux vers S, eft i5 pouffé plus fort par la matière fubtile qui fort de ces deux aymans, & qui agit coniointement contre luy, que celuy qui eft vers R & T n'eft pouffé par la matière fubtile, qui ne fort que de l'vn de ces mefmes aymans; d'où vient que cet air doit aller d'S vers R & T, & 20 ainfi pouffer les aymans O & P l'vn vers l'autre. Au refte, Monfieur, ie | fuis bien glorieux de ce que la première difficulté que vous me faites l'honneur de me propofer, eft au ijj article de la dernière partie; car cela me fait efperer que vous n'en aurez point 25 trouué en ce qui précède. Mais ie n'ay point de plus grande ambition que de vous pouuoir affurer que ie fuis,

Monfieur,

Voftre très humble & fidèle 3o feruiteur, descartes.

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