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m, 5i 4 -5.5. CDLVI. — 2 Novembre 1646. 559

dernière lettre de Monlieur de Roberual a , & ie le tiens pour vn effet de voftre courtoifie, parce que cette lettre contenant plufieurs inue&iues & point du tout de do&rine, comme elle ne meritoit pas d'eftre leuë de

5 vous, aufïi n'aurois-ie pas fait grande perte de ne la point voir. Mais le Père Merfenne a voulu que i'y fifle réponfe, & l'afFe&ion que ie fçay qu'il a pour moy, a efté caufe que ie n'ay pu manquer de luy obeïr. Ce- pendant, afin que vous ne pendez pas que le defir de

10 contredire à vn homme pour qui ie n'ay pas toute l'eftime qu'en font plufieurs, &que i'ay fceu dés long tems n'eftre pas fort ardent à tafcher de m'obliger, m'ait fait écrire aucune chofe contre mon fentiment, ie repeteray icy, en peu de mots, tout ce qui me

i5 femble pouuoir eftre dit touchant la caufe de la durée des Vibrations de chaque corps.

Premièrement, ie fais diftincl:ion entre ce qui fait mouuoir te corps, & ce qui l'empefche; puis aufli, entre ce qui peut eftre déterminé par le raifonne-

20 ment, & ce qui ne le peut eftre que par l'expérience. Les caufes qui le font mouuoir, font la pefanteur de celles de fes parties qui defcendent, & l'agitation, tant de celles qui defcendent, que de celles qui montent. Les caufes qui l'empefchent, font la pefan-

25 teur de celles qui montent, & la reûftance de l'air, laquelle refiftance eft confiderable en deux façons.

La première confifte en ce que les parties de l'air peuuent n'eftre pas difpofées à fortir de leur place fi vifte que le corps qui fe meut tend à y | entrer, & cette

3o refiftance n'eft icy gueres fenfible, d'autant que les

a. Lettre CDXLVII ci-avant, p. 5o2.

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