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Si le P. Fabri n’efcrit rien contre moy, ie ne me foucie pas aufly de le voir 3 ; mais pource qu’on vous auoit dit qu’il efcriuoit toute la Philofophie beaucoup mieux & en meilleur ordre que ie n’ay fait, ie penfois que les Iefuites euffent deffein de l’oppofer a moy, 5 & en ce cas ie ferois obligé de voir fon liure, affin de tafcher de me défendre ; mais rien ne feroit pourtant fi preffé, que ie ne peuffe bien attendre a le receuoir par mer.

le ne manquerav d’adreffer voftre letre a Elzeuier, . 10 & de faire mon mieux pour procurer qu’il vous en- uoye fes liures b . le vous remercie de celuy qu’il vous plaift que i’aye pour moi ; & tant s’en faut que i’en defire dauantage, que mefme, s’il vous plaift obliger quelque autre en luy donnant celuy que vous m’of- i5 frez, ie m’en pourray fort bien paffer, a caufe que ie ne croy pas qu’il y ait rien dans Viete que ie doiue apprendre, & que ie ne fuis pas curieux d’auoir des liures pour orner vne biblioteque.

Il y a long tems que i’ay remarqué qu’appres auoir attentiuement regardé quelque obiet fort illuminé, fon image demeure dans l’œil quelque tems, lorfqu’il eft fermé ou en ténèbres, & paroift auoir diuerfes couleurs. De quoy ie penfe auoir mis la raifon quelque part en la Dioptrique ou aux Météores c ; & elle n’eft autre, finon que les extremitez du nerf optique, qui


pécuniaires, qui devaient l’obliger à vendre sa charge de conseiller au Grand Conseil.

a. Voir ci-avant, p. 498, note b.

b. Les exemplaires des Opera Mathematica, de François Viète, imprimés à Leyde par les Elzevier en 1646. Voir ci-avant, t. III, p. 107, note c.

c. Dioptrique, p. 52.