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}}6 Correspondance.

plus de haine pour nojlre maifon que d affection pour leur culte, & s efl laiffé prendre en leurs pièges, iufqu a changer de Religion pour fe rendre catholique romain, fans faire la moindre grimajfe qui pourroit perfuader aux plus cré- dules qu il y alloit de fa confcience. Il faut que ie voie vnc 5 perfonne, que i'aimois auec autant de tendreffe que l'en faurois auoir, abandonnée au mépris du monde & a la perte defon ame (félon ma croyance). Si vous riauie^pas plus de charité que de bigoterie, ce feroit vne imperti- nence de vous entretenir de cette matière, & cecy ne m'en 10 garentiroit pas, fi ie neflois en poffeffion de vous dire tous mes défauts, comme a la perfonne du monde la plus ca- pable de m en corriger.

le vous auoùe de mefme, qu'encore que ie ne comprenne pas que l 'indépendance du libre arbitre ne répugne pas 1 5 moins a Vidée que nous auons de Dieu, que fa dépendance a fa liberté*, il m'e/l impoffible de les aiufler, eflant autant impoffible, pour la volonté, d'ejlre en mefme temps libre & attachée auxdecrets de la Prouidence, que, pour lepou- uoir diuin, d'efire infini & limité tout enfemble. le ne vois 20 point leur compatibilité, dont vous parler^, ni comment cette dépendance de la volonté peut ejlre d'autre nature que fa liberté, fi vous ne prene^ la peine de me l enfeigner.

Au regard du contentement*, ie confeffe que la poffef- fion prefente efl de beaucoup plus affeurée que l'attente du z5 futur, fur quelque bonne raifon qu elle foi t fondée. Mais i'ay de la peine a me perfuader que nous auons toufiours

8 mes croyances. — y vne omis. — io m'en] l'en 'M S. .

a. Page 332. I. 12.

b. Paçe 3^3. I. 1 5.

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