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lement s’il viuoit en vn fiecle ou les mœurs ne fulîent point corrompues. Et, outre cela, comme c’efl vne chofe plus haute & plus glorieule, de faire du bien aux autres hommes que de s’en procurer a foy mefme, 5 auffy font ce les plus grandes âmes qui y ont le plus d’inclination, &font de moins d’eflat des biens quelles poffedent. Il n’y a que les foibles & baffes qui s’efti- ment plus quelles ne doiuent, & font comme les pe- tits vaifTeaux, que trois gouttes d’eau peuuent rem- plir, le fçay que V. A. n’eit pas de ce nombre, & qu’au lieu qu’on ne peut inciter ces âmes baifes a prendre de la peine pour autruy, qu’en leur faifant voir qu’ils en retireront quelque profit pour eux mefmes, il faut, pour l’intereft de V. A., luy reprefenter qu’elle ne i5 pourroit eftre longement" vtile a ceux qu’elle affec- tione, û elle fe negligeoit foy mefme, & la prier d’auoir foin de fa fanté. C’eft ce que fait,

Madame,

de Voftre AltefTe 20 le très humble & très obeilTant feruiteur

DES CARTES.

D’Egmond, le 6 Octob. 1645.

6 de] le (mieux). — 10 et 14 voltre Altesse. — i8-23 Madame. . . 1645] &c.

a. MS. : sic.