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i, 3i-3=. CDVII. — 6 Octobre 1645. jn

ments, les vns extérieurs, les autres intérieurs. Celles qui ne dépendent que de ce que les impreffions précé- dentes ont laiflé en la mémoire, & de l'agitation or- dinaire des efprits, font des refueries, foit qu'elles 5 vienent en fonge, foit aufTy lorfqu'on eft eueillé, & que l'ame, ne fe déterminant a rien de foy mefme, fuit nonchalament les impreffions qui fe rencontrent dans le cerueau. Mais, lorfqu'elle vfe de fa volonté pour fe déterminer" a quelque penfée qui < n'eft

10 pas feulement intelligible, mais imaginable, cette penfée > b fait vnenouuelleimpreffion dans le cerueau, cela n'eft pas en elle vne paffion, mais vne action, qui fe nomme proprement imagination. Enfin, lorfque le cours ordinaire des efprits eft tel qu'il excite com-

» 5 munement des penfées triftes ou gayes, ou autres fem- blables, on ne l'attribue pas a la paffion, mais au na- turel ou a l'humeur de celuv en qui elles font excitées, & cela fait qu'on dit que cet homme eft d'vn naturel trifte, cet autre d'vne humeur gaye &c. Ainfy il ne

20 refte que les penfées qui vienent de quelque particu- lière agitation des efprits, < & dont on fent les effets comme en lame mefme > h , qui foicnt proprement nommées des paffions.

Il eft vray que nous n'en auons quafi iamais au-

2 5 cunes qui ne dépendent de plufieurs des caufes que ie viens de diftinguer ; mais on leur donne la déno- mination de celle qui eft la principale, ou a laquelle

9 quelque] !a. — ap?-ès pen- — 12 cela] qui. — en elle] au féel de quelque chofe ajouté. regard de l'ame.

a. M S. : teterminer.

b. Ligne passée dans le MS.

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