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272 Correspondance. 1,13-14.

ce qu'il y traite. le n'y remarque en gênerai que trois chofes : la première eft qu'il tafche d'expliquer ce que c'eft que le fouuerain bien, & qu'il en donne diuerfes définitions; la féconde, qu'il difpute contre l'opinion d'Epicure; & la troifiefme, quil repond a ceux qui 5 obie&ent aux Philofophes qu'ils ne viuent pas félon les règles qu'ils prefcriuent. Mais, affin de voir plus particulièrement en quelle façon il traite ces chofes, ie m'arefteroy vn peu fur chafque chapitre.

Au a premier, il reprend ceux qui fuiuent la couf- 10 tume & l'exemple plutoft que la raifon. Nunquam de vita iudicatur, dit-il, femper creditur. Il approuue bien pourtant qu'on prene confeil de ceux qu'on croit eftre les plus fages; mais il veut qu'on vfe aufTy de fon propre iugement, pour examiner leurs opinions. En i5 quoy ie fuis fort de fon auis ; car, encore que plufieurs ne foient pas capables de trouuer d'eux mefmes le droit chemin, il y en a peu toutefois qui ne le puiiïent aflez reconnoiftre, lorfqu'il leur eft clairement monf- tré par quelque autre; & quoy qu'il en foit, on afuiet :o d'eftre fatisfait en fa confcience, & de s'aflurer que les opinions qu'on a, touchant la morale, font les meilleures qu'on puiffe auoir, lors qu'au lieu de fe laiffer conduire aueuglement par l'exemple, on a eu foin de ! rechercher le confeil des plus habiles, & 25 qu'on a employé toutes les forces de fon efprit a examiner ce qu'on deuoit fuiure. Mais, pendant que

g chacun de l'es chapitres. — i3 que l'on prenne. — 22 que l'on a.

a. MS. : Ou premier. De morne p. 273, 1. 7 et 1. 8 (cette fois corrigé en au).

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