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CCCXC. — 16 Juillet 1645. 247

du 16 Juillet 1645]. La féconde, que Schoockius étoit irrité contre Voetius, fur ce qu'il avoit refufé de le recommander pour la chaire de Théologie à Utrecht, vacante dés l'an 1644 par la mort de Mai- nard Sçhotanus, & qu'on pouvait le foupçonner d'avoir voulu fe vanger dansfes dépojilions. Mais onfcavoit affe\ que Schoockius étoit déjà tout difpofé à déclarer toutes chofes, avant qu'on eût donné la chaire de Théologie à perfonne, & qu'il en avoit écrit à M. Defcartes. A l'égard de M. Defmarèts, M. Defcartes avoit affecté de ne luy point recommander fon affaire, craignant de donner lieu de le foup- çonner d'avoir voulu tirer avantage de leur amitié, & du refroidiffe- ment de celle de Voetius avec Defmarèts depuis l'affaire de Bofleduc. » (Baillet, II, 259-260.)

« M. Regius, refolu de pouffer fa pointe pour l'impreffton de fon livre, tâcha de ne point s'écarter de la doctrine de M. Defcartes', à la Métaphyjique prés. Pour conferver encore une ombre de liaifon avec luy, il voulut retoucher le livre, avant que de le mettre fous la preffe, non pour en retrancher ce qui déplaifoit à M. Defcartes, mais pour l'enrichir des obfervalions nouvelles que fon maître avoit faites depuis peu fur la nature des Animaux. Il avoit eu communication des mémoires que M. Defcartes avoit dreffe\ , depuis l'édition de fes Principes, dans le deffein défaire un jufle traité des Animaux. Mais on peut dire que ce que M. Regius voulut mettre en œuvre n'étoit qu'une ébauche fort imparfaite de ce que M. Defcartes méditoit fur cefujet. Après le gain de fon proce\ de Groningue, le defir d'exé- cuter fon grand deffein C avoit fait remettre aux opérations anato- miques avec une application nouvelle [en marge : Lettr. MS. du 16 Juillet 1645 à Tob. d'André]. Ce fut où il borna toute fa dépenfe & toutes fes faculté^ pendant cette année. Hors un voyage de quelques femaines qu'il fit à Leyde è à la Haye b ,fur la fin de Juin & le com- mencement de Juillet, il ne fortit point de fa maifon d'Egmond, où il fe faifoit apporter d'Alcmaer & des autres endroits de fon voifi- nage toutes fortes d'animaux propres à la diffeclion. » (Baillet, II, 272-273.)

Baillet rappelle ensuite, d'après Sorbière, l'anecdote rapportée ci-avant, t. III, p. 353, et la confirme par le témoignage de Pierre Borel, Compen- dium Vitœ Cartesii, i653 (p. 8 de la 2" édition, 1676) :

«... Paucos libros voluit, quoniam non veraces esse sciebat. exceptis

a. Voir ci-avant p. 41.

b. Page 238, 1. 10.

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