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218 Correspondance. i. 7'3-

CCCLXXX.

Descartes a Elisabeth.

[Egmond, mai ou juin 1645.] Texte de Clerselier, tome I, lettre 23, p. 73-76.

« A Madame Elisabeth, Princesse Palatine, etc. », dit Clerselier, sans donner de date. Mais c'est la réponse à la lettre du 24 mai J64S, p. 207 ci-avant. Elle est donc de la fin de mai ou peut-être plutôt du commencement de juin, Descartes ayant quelque peu différé sa réponse (p. 221, l. 20). Elisabeth répondra parla lettre ci-après du 22 juin, p. 233.

Madame,

le n'ay pu lire la lettre que voftre Altefle m'a fait l'honneur de m'écrire, fans auoir des refTentimens extrêmes, de voir qu'vne vertu fi rare & fi accomplie ne foit pas accompagnée de la fanté, ny des profperitez 5 quelle mérite, & ie conçoy ayfement la multitude des déplaifirs qui fe prefentent continuellement à elle, & qui font d'autant plus difficiles à furmonter, que fou- uent ils font de telle nature, que la vraye raifon n'or- donne pas qu'on s'opofe directement à eux & qu'on 10 tafche de leschafler.Cefontdes ennemis domeftiques, auec lefquels eftant contraint de conuerfer, on eft obligé de fe tenir fans cefle fur fes gardes, afin d'em- pefcher qu'ils ne nuifent ; et ie ne trouue à cela qu'vn feul remède, qui eft d'en diuertir fon imagination & i5 fes fens le plus qu'il eft poffible, & de n'employer que l'entendement feul à les confiderer, lors qu'on y eft obligé par la prudence.

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