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206 Correspondance.

femble eftre la plus pure ; car, dans celle qui efl mar- quée A, il y a quelque meilange de l'eau des grandes bouteilles, & le refte de la liqueur femble n'eflre que de l'eau fort 3 commune. C'efl bien auffy vne efpece d'eau forte, qui efl en la petite bouteille B, mais qui 5 efl, ce femble, tirée du fel commun, de l'alun & du vitriol, au lieu qu'en 1 autre il y a auffy du falpeftre. Pour la poudre rouge qui efl au fonds, ce doit eflre du fer, de la pierre d'aimant, du plomb & b du mer- cure; mais ie n'ay pas encore eu le temps d'examiner 10 lequel c'efl de ces 4.

le n'ai peu auffv encore voir le lunetier, pour luy faire reparer le défaut de fa lunette, ou tafcher d'en trouuer vne autre meilleure; ce fera pour la première occafion. Et i'adrefferay toufiours mes lettres a voflre i5 logis de la Haye, encore que vous fuffiez parti pour l'armée, fi ce n'efl que vous me mandiez vne autre adreffe.

Au refle, û vous me faites la faueur de venir faire icy vne promenade auparauant, ainfy que vous me 20 faites efperer, ie feray rauy d'auoir l'honneur de vous y voir, & ie ne fçache perfonne au monde que i'y receufïe auec plus de ioye.

le n'ay encore rien d'âffeuré de Groningue ; mais cella m'efl entièrement indiffèrent, & ie fuis refolu de 25

5 B] C {Budé).

a. Faut-il lire forte ? L'eau forte commune (acide nitrique) est celle qu'on tirait du salpêtre (voir 1. 7); l'eau forte de la petite bouteille B serait, au contraire, de l'acide sulfurique (mélangé de chlorhydrique?)

b. Lire ou? — Cette poudre rouge peut avoir été du colcothar.

c. Voir ci-avant lettre CCCLXXIV, page 195, et ci-après lettre CCCLXXVIII.

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